« Djihad El Oumouma, Khansawat Mila » est un film documentaire consacré aux mères des chouhada de cette wilaya. Il a été réalisé par Abdelbaki Sallay et présenté le samedi 6 juillet au musée Slimane Bentobal, dans le cadre des célébrations du 62ème anniversaire de l’Indépendance. Long de 52 minutes, le reportage fait des éclairages sur les conditions de vie endurées par les mères des martyrs de la glorieuse Révolution sous l’occupation française. En effet, le réalisateur algérien et ancien journaliste d’Al Jazeera Documentaire vient de consacrer l’un de ses opus aux mères des chahid de la région de Mila. Faisant intervenir des témoins oculaires, des moudjahidine et des chercheurs en histoire, le documentaire de Abdelbaki Sallay retrace le parcours révolutionnaire de plusieurs mères de chahid et de leurs enfants martyrs. Approché par nos soins en marge de la présentation de son film, Sallay nous précisera que le film est consacré aux femmes qui ont donné plusieurs chahid à la Révolution. Et de préciser : « El-Khansa est une poétesse arabe des premiers temps de l’Islam. Quatre de ses enfants sont tombés en martyrs au champ d’honneur pendant la bataille d’El Qadissiya livrée à l’armée perse qui occupait l’Irak en 636. Et c’est du nom de cette célèbre femme que notre film tire son titre. Khansawat est donc le pluriel d’El-Kahansa ». Notre interlocuteur indique que dans la wilaya de Mila, nombreuses sont les mères qui ont donné plus d’un martyr à la Guerre de libération, en précisant que son film est consacré uniquement à celles qui ont quatre chahid et plus. « Le documentaire évoque, dans sa première partie, la participation de la femme algérienne, en général, à la Révolution. Puis, il retrace les portraits et les parcours de trois mères de chahid de la wilaya de Mila : Fatima Khattabi de la commune de Sidi Khelifa, Chatoua Bache de la commune de Ferdjioua et Karouaz El Akri de la commune de Rajas. Fatima Khattabi a sept enfants chouhada, Chatoua Bache en a cinq et Karouaz El Akri quatre », précise-t-il. Le film fait intervenir des moudjahidine et des historiens qui ont contribué à la reconstitution du passé des trois femmes. Mohammed Bouteldja, ancien secrétaire général de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM), Abdelmalek Boulmarka, moudjahid, Noureddine Bouarroudj, chercheur en histoire, et Yamina Challali, moudjahida, ont contribué, durant 52 minutes, à la reconstitution des récits de vie de ces braves femmes pendant que leurs progénitures menaient la bataille libératrice contre l’occupant. « Elles étaient martyrisées, violentées et sans cesse interrogées par l’armée. Leur vie s’est transformée en enfer. Mais elles avaient résisté et avaient poursuivi leur œuvre envers la patrie et leur devoir de mère envers leurs enfants. Elles avaient accueilli des moudjahidine chez elles, préparé à manger, surveillé les routes, caché des armes, collecté des fonds pour la Révolution. Elles étaient restées fidèles à leur engagement et avaient continué à servir la Révolution dans leurs douars jusqu’à l’Indépendance. Même après la mort de leurs enfants, elles avaient poursuivi leur activité au profit de la Révolution », explique Abdelmalek Boulmarka, l’un des symboles de la Guerre de libération à Mila. Le film est financé par la wilaya et une pléiade de sponsors, nous a indiqué son réalisateur. Il est à rappeler que Abdelbaki Sallay s’est spécialisé dans la réalisation des films documentaires révolutionnaires. Il a réalisé des films sur Abdelhafid Boussouf, Slimane Bentobal, Abdelhamid Ben Badis et Boualem Bessaih, entre autre.
K. B.
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