La Direction de la Santé et de la Population (DSP) de la wilaya de Batna a annoncé cette semaine l’autorisation d’ouverture de 25 nouvelles officines privées. Celles-ci seront réparties entre les communes de Batna, Tazoult, Arris, El Madher, Ichmoul, Boulhilet, Oued Taga, Tigharghar et Menaâ. Cette décision vise à répondre au déficit de pharmacies dans plusieurs localités de la région. Elle répond à une demande de longue date des pharmaciens récemment diplômés. Cependant, le défi persiste quant à l’implantation de ces derniers. Les demandeurs privilégient les zones urbaines et semi-urbaines, jugées plus propices à la réussite de leur activité. Sur les 61 communes que compte la wilaya, 44 sont classées comme rurales, ce qui complique la répartition équilibrée des officines sur le territoire. La wilaya de Batna compte actuellement 340 pharmacies, dont 120 dans la seule ville chef-lieu, illustrant une certaine saturation en milieu urbain. Avant cette nouvelle autorisation, l’ouverture de nouvelles officines était conditionnée par la fermeture d’autres, une situation compliquée par la tendance des pharmaciens partant à la retraite à céder leur autorisation d’exploitation à des membres de leur famille. L’octroi de nouvelles autorisations d’ouverture de pharmacies en milieu urbain se heurte à la législation en vigueur, qui prévoit une officine pour 5.000 habitants. Cette situation, couplée à la saturation du marché urbain, laisse peu de perspectives aux nouveaux diplômés. Le problème s’accentue avec l’arrivée constante sur le marché du travail de nouveaux diplômés en pharmacie, qui s’ajoutent à ceux des années précédentes, déjà en situation de chômage. Des experts en socio-économie craignent que ces jeunes professionnels ne puissent jamais exercer dans les conditions qu’ils espéraient. Face à cette situation, la DSP de Batna encourage les diplômés à s’installer dans les zones défavorisées pour contribuer au développement local. Cependant, les nouveaux pharmaciens hésitent, considérant la faible rentabilité dans ces espaces isolés comme un obstacle majeur à l’investissement dans le commerce du médicament. Pour tenter de résoudre partiellement ce problème, plusieurs postes ont été ouverts dans les structures de santé publique de la wilaya, permettant le recrutement d’un certain nombre de diplômés. Néanmoins, ces opportunités restent insuffisantes face au nombre élevé de demandeurs d’emploi dans le secteur. En attendant une solution pérenne, de nombreux jeunes pharmaciens se trouvent contraints d’accepter des emplois précaires ou hors de leur domaine de compétence pour subvenir à leurs besoins.
Nasreddine Bakha
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