Les souscripteurs aux logements Calpiref (Comité d’assistance à la location et à la promotion des investissements et de régularisation du foncier) dans la wilaya de Guelma, confrontés à une longue attente et à des défis logistiques majeurs, se trouvent dans une impasse. Malgré l’achèvement de leurs appartements, ils ne peuvent toujours pas y habiter en raison de l’absence de voies d’accès adéquates. Les pouvoirs publics ont lancé il y a plusieurs années des programmes ambitieux dans le cadre de l’habitat pour répondre aux attentes des citoyens en quête d’un toit décent. Plusieurs formules ont été initiées par le ministère de l’Habitat, dont les travaux ont été confiés à des promoteurs immobiliers. L’État a consacré des sommes considérables pour concrétiser ces projets d’intérêt général qui ont contribué quelque peu à l’atténuation de la crise du logement. Dans ce contexte, les souscripteurs aux logements Calpiref, gérés par la direction de l’Industrie et présidés par le wali ou le secrétaire général de Guelma, ont saisi cette opportunité pour réaliser leur rêve : devenir propriétaires. Ils ont contacté des promoteurs agréés qui avaient obtenu des marchés pour la construction de centaines d’unités. Selon des candidats qui se sont confiés à L’Est Républicain, ce dossier remonterait à une dizaine d’années, lorsque les autorités locales avaient attribué à des promoteurs un vaste terrain accidenté et montagneux situé en contrebas du djebel Maouna, sur la route de Bendjerah, non loin du chef-lieu de la wilaya. Ils précisent qu’une entreprise spécialisée constantinoise, l’Urbaco, avait été chargée de déblayer ce terrain rocheux à l’aide d’engins mécaniques. Contre toute attente, quelques promoteurs ont débuté leurs chantiers pour construire des appartements de trois à cinq pièces, alors que le site n’était pas encore complètement aménagé. Nos interlocuteurs décrivent les difficultés qu’ils ont endurées depuis de nombreuses années. Un sexagénaire témoigne : « Nous avons vendu nos bijoux en or pour finaliser notre candidature auprès du promoteur. Les logements sont achevés mais ils ne peuvent pas être livrés à leurs bénéficiaires car les voies d’accès font défaut. Ils sont isolés et il est impossible de les rejoindre. Notre promoteur affirme avoir écrit aux autorités locales, au ministère de l’Habitat et à la présidence de la République pour remédier à ces problèmes. La wali de Guelma s’est rendue à plusieurs reprises sur place et nous espérons une résolution favorable ». D’autres acquéreurs abondent dans le même sens, soulignant qu’ils ont contracté des prêts bancaires pour financer l’achat de leur appartement. D’autres encore ont utilisé leurs économies ou emprunté de l’argent à leurs proches. Un homme mentionne qu’il loue un appartement privé pour 36 millions par an et son voisin se plaint des conditions lamentables de son logement dans un garage. D’autres exemples sont donnés par ces parents en détresse, rappelant que leurs logements leur seront attribués par le promoteur dès que les voies d’accès seront aménagées par les responsables du projet. Ce projet ambitieux lancé par les pouvoirs publics est ainsi en souffrance depuis des années, affectant à la fois les promoteurs concernés et les souscripteurs.
Hamid Baali
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