Sans surprise, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé avant-hier jeudi au soir, son intention de briguer un second mandat à la tête de l’État. Dans la foulée, ses collaborateurs ont retiré les formulaires nécessaires pour les parrainages populaires et ceux des élus locaux. En réponse à la question du journaliste de la chaîne Al24News, le chef de l’État a en effet confirmé ce que tout le monde suspectait depuis déjà plusieurs jours : il est désormais officiellement candidat à sa réélection pour un second mandat présidentiel de cinq ans. « À la demande de plusieurs partis et organisations politiques et non politiques et de la jeunesse, je pense que le moment est venu d’annoncer que je me présente pour un deuxième mandat, comme le permet la Constitution et c’est au peuple algérien que reviendra le dernier mot », a affirmé l’actuel président de la République, dont la déclaration a été diffusée en début d’après-midi de jeudi, alors que l’intégralité de l’interview a été rendue publique en soirée. C’est le signe que l’entourage du chef de l’État voulait lever le suspense et préparer les équipes de campagne à récolter les parrainages lors des prochains jours, avant que les délais de dépôt des dossiers n’expirent, jeudi 18 juillet à minuit. Cette annonce est une réponse logique aux appels lancés depuis plusieurs semaines par des partis politiques, des associations et d’autres personnalités « nationales », en faveur d’un second mandat. Trois partis politiques, à savoir le FLN, le RND et le Front El Moustakbal ont déjà créé une alliance pour la majorité présidentielle. Une réunion doit d’ailleurs se tenir aujourd’hui. Initialement, le groupe contenait également le Mouvement El Bina, mais le parti d’Abdelkader Bengrina s’est, pour rappel, finalement retiré pour fonder un autre conglomérat de partis politiques qui soutiennent Abdelmadjid Tebboune. Dans sa courte déclaration, le chef de l’État a en revanche avoué qu’il n’avait pas un nouveau programme à proposer aux Algériens. Il a assuré qu’il tâchera de « parachever » les réalisations déjà en cours et le programme entamé lors de son investiture en 2019, rappelant qu’il avait été entrecoupé par des problèmes politiques et surtout par les années de la pandémie de la Covid-19, une période durant laquelle peu de choses avaient été faites. Malgré cela, Tebboune estime avoir réalisé beaucoup de choses : « Les importantes réalisations accomplies, dont je suis fier, ont été concrétisées grâce au peuple algérien », a-t-il dit, rappelant qu’il s’était présenté lors de sa première candidature à la présidence de la République comme « le candidat de la jeunesse et de la société civile ». « Le pire dans de tels parcours, c’est de rester au milieu du gué avant d’arriver à bon port », a-t-il estimé. Autre élément de satisfaction : l’Algérie est aujourd’hui « un pays redouté militairement, politiquement et sur d’autres plans et tout le monde reconnaît ses exploits, l’adversaire avant l’ami », a affirmé le président de la République, soulignant que la prochaine étape, s’il est plébiscité par le peuple, sera consacrée à « l’ancrage de ce qui a été initié ». Après cette annonce officielle, des partis politiques, plus particulièrement El Bina, ont lancé depuis hier une campagne nationale de collecte des parrainages des électeurs. Une opération similaire va en outre être entreprise par les autres partis soutenant un deuxième mandat du chef de l’État.
Akli Ouali
Partager :