Dans notre édition du 9 juillet dernier, nous vous rapportions, non sans émoi, le terrible drame d’immigration clandestine survenu l’avant-veille, le 7 juillet, à quelques milles nautiques du Cap de Garde. Il avait coûté la vie à deux jeunes. Deux autres ont miraculeusement survécu et ont été sauvés des flammes de leur embarcation. Le cadavre de l’un des huit disparus, a été repêché hier, vendredi 12 juillet.
La tragédie des jeunes « programmés » pour la traversée de la grande bleue et surtout avec à l’esprit un aller sans retour, reste vivement imprimée dans les mémoires, non seulement des familles des disparus, qui vivent encore sous le choc, mais de la société algérienne dans son ensemble. Ainsi, le cadavre de l’un des huit portés disparus a été repêché, une semaine jour pour jour après la survenue des faits. La victime, un jeune originaire de la commune d’El Bouni, a été repêchée hier, vendredi 12 juillet, par la Protection civile sur la côte ouest de la wilaya. Le défunt a été découvert par un plaisancier, qui s’adonnait à la navigation sur son hors-bord en ce jour de weekend. Pour rappel, le drame auquel fait suite ce malheureux fait-divers qui endeuille des familles entières, a secoué le dimanche 7 juillet passé la wilaya d’Annaba. Après le naufrage d’un hors-bord et d’une embarcation de fortune, à quelques milles marins au large du Cap de garde d’Annaba, deux candidats à l’émigration clandestine ont trouvé la mort et deux autres ont été gravement brûlés dans l’incendie de leur embarcation, mais ont été sauvés in extremis et évacués au centre des grands brûlés dans un état critique. Huit autres jeunes ont été portés disparus depuis lors. Excepté le cadavre repêché, aucune nouvelle n’a fuité quant à leur sort. Ainsi, le double châtiment de l’absence s’abat sur des mères, des pères et des proches qui n’ont ni corps ni preuve de vie. Malgré nos sollicitations, comme celles de nombreux collègues de la famille médiatique locale, les informations filtrent peu, voire pas du tout depuis quelques temps. Même nos sources indirectes ou sous couvert de l’anonymat ne livrent plus rien. Seules les découvertes de dépouilles mortelles repêchées ça et là nous aiguillent et relancent ces tragédies, qui secouent la région à chaque fois que la météo est clémente. Ce fléau profite à des trafiquants d’êtres humains, sans foi ni loi, dont le fonds de commerce est de faire miroiter mondes et merveilles à une jeunesse désœuvrée et souvent sous l’emprise de la drogue. Un monde qui, en réalité et dans le meilleur des cas, n’existe pas : si ce n’est la Méditerranée qui les avale et recrache leurs cadavres, ce sont les centres de rétention qui les attendent, dans une Europe où la crise économique et la xénophobie connaissent une croissance aussi inquiétante que rebutante.
B. Salah-Eddine / RC
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