C’est fait : le président Tebboune a mis fin au suspense sur ses intentions présidentielles, en annonçant avant-hier jeudi qu’il sera bien candidat à l’échéance du 7 septembre prochain. Une annonce faite au lendemain de sa visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui l’a chaleureusement accueilli, certainement en mémoire de son passage à la tête de cette wilaya, entre 1989 et 1991, n’ayant laissé derrière lui que de bons souvenirs chez la population. Ceux qui s’attendaient à l’annonce à l’occasion de cette visite (comme relayé la veille par une rumeur dans les rédactions algéroises) en sont quittes pour une petite déception, car le Président Tebboune a choisi une forme somme toute classique pour annoncer sa candidature. En effet, c’est à la télévision publique, dans un entretien avec un journaliste dans un des grands salons d’El Mouradia, qui a été diffusé en intégralité dans la soirée d’avant-hier jeudi que le président candidat à sa propre succession a fait l’annonce, esquissant également son bilan dans les grandes lignes et promettant d’y revenir dans les prochains jours avec plus de détails. « En réponse à la demande émanant de plusieurs parties, dont des partis politiques, des personnalités politiques, des organisations de la société civile et des jeunes, j’estime qu’il est temps d’annoncer ma candidature à l’élection présidentielle du 7 septembre », a déclaré le Abdelmadjid Tebboune, en marquant un petit temps d’arrêt, comme pour chercher les mots appropriés avant de répondre. Et d’enchainer en s’en remettant au peuple souverain : « Si le peuple algérien veut me plébisciter, à la bonne heure, sinon j’aurais accompli ma mission et celui qui me succédera sera le bienvenu, il continuera le travail. » Justifiant en creux sa décision de briguer un second mandat par l’état actuel de la nation, qui a retrouvé sa stabilité et sa sécurité, le chef de l’État a déclaré : « elle (l’Algérie, NDLR) a assaini ses finances et les acquis réalisés sont des acquis du peuple algérien et non les miens. » Dans la foulée, il a une nouvelle fois exprimé sa défiance à l’égard de la politique des portraits exhibés lors de certains rassemblements politiques opportunistes, comme du temps du défunt président Bouteflika. « C’est une pratique du passé, les Algériens en sont traumatisés », a-t-il assené, évitant de citer les parties qui sont derrière ces manifestations burlesques, qui ont beaucoup nui à la crédibilité de l’État. À peine une heure après l’annonce de sa candidature, le directeur du cabinet du président Tebboune, Boualem Boualem, s’est déplacé en personne, accompagné de Kamal Sidi Said, directeur de la Communication à la présidence, au siège de l’Autorité Nationale Indépendante des Éelections (ANIE), pour retirer les formulaires de parrainage et acter ainsi officiellement l’entrée en compétition du 35e candidat. « Mandaté par le président Abdelmadjid Tebboune, je me suis présenté au siège de l’Autorité nationale indépendante des élections, pour retirer les imprimés de souscription, afin de lui permettre d’entrer dans la bataille électorale, je souhaite bonne chance à tous les candidats. », a déclaré Boualem Boualem, qui pour la première fois depuis sa désignation en tant que directeur de cabinet du Président. Si Tebboune et son staff ont choisi le timing et le format de son annonce, cette dernière n’est pas non plus sans lien avec la « pression » exercée ces derniers jours par les partis politiques, les organisations de la société civile et « la famille révolutionnaire », l’exhortant « à poursuivre son œuvre de redressement de l’Algérie. » Il est à noter que cette déclaration de candidature intervient à sept jours de la clôture de la collecte des parrainages des candidats, soit le 18 juillet à minuit. Selon le président de l’ANIE, pas moins de 35 candidats (le président Tebboune inclus) ont retiré les imprimés de souscription, mais visiblement seuls le chef du FFS, Youcef Aouchiche, le président du MSP, Abdellah Hassan Chérif, et la présidente d’une organisation patronale, Saida Naghzi, ont pu réunir le nombre nécessaire de signatures. Avec la candidature du président Tebboune, les choses sérieuses commencent.
H.Khellifi.
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