Sans doute que beaucoup d’entre vous seront un tantinet choqués par une telle question : « Que reste-t-il de la famille ? » L’interrogation sonne en effet comme un violent requiem sur l’institution de base de notre société, si attachée à la famille, conformément aux enseignements de l’islam. On sait que la famille au sens musulman du terme n’existe presque plus dans le monde occidental, où les unions libres sont, hélas, érigées en mode de développement et sont même devenues la « norme ». Il y a de ce point de vue là un vrai choc des civilisations, entre les partisans de la morale religieuse (mais pas que) et ceux vivant en roue libre. Nous n’avons, Dieu soit loué, pas atteint ce degré d’amoralité, mais il y a une triste et persistante réalité que nous devons affronter avant qu’il ne soit trop tard ! La prolifération des divorces en quantités industrielles doit nous interpeller au plus haut point. La pratique de l’islam ne se réduit pas aux formules incantatoires et autres accoutrements de circonstance, qui vendent une fausse idée d’un attachement aux enseignements du prophète (SAWS). On apprend via le très officiel Office National des Statistiques (ONS) que pas moins de 93.402 divorces ont été prononcés dans les tribunaux durant l’année 2023 ! Et pour vous donner une petite idée sur l’ampleur et la gravité de ce nombre, sachez qu’en 2007 par exemple, on avait recensé 34.137 cas de divorce au niveau national. Nombre qui a grimpé à 65.637 dix ans plus tard, soit quasiment le double ! Comme on a pu le constater, ce terrifiant phénomène social n’a pas fait la « une » de l’actualité nationale. Ces chiffres n’ont pas tiré la sonnette d’alarme quant au risque, à terme, de l’extinction inexorable de la cellule familiale. Il est triste de constater que les médias ne s’intéressent plus à ce genre de thèmes sociologiques, qui sont pourtant extrêmement préoccupants pour notre pays. Pourquoi divorce-t-on autant en Algérie ? Ceci est-il dû au manque de moyens (logement, travail, argent, etc.) des nouveaux mariés ? S’agit-il d’un phénomène social lié aux habitudes importées d’ailleurs ? Ou encore le résultat de la « consommation » effrénée et sans filtre, au propre comme au figuré, des contenus déviants des réseaux sociaux ? Il semble évident que les dommages collatéraux de l’usage indélicat des réseaux sociaux sont en grande partie à l’origine de la destruction des liens du mariage. Quoi qu’il en soit, il appartient aux pouvoirs publics de prendre au sérieux cette problématique et de lui apporter une réponse idoine, qui intègre également la dimension juridique. Sinon, il y a tout lieu de crier bonjour tristesse !
Par Imane B.
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