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Couverture médiatique de la présidentielle : L’ANIE fixe les règles du jeu

Bien qu’elle soit en plein examen des dossiers de candidature, suite à l’expiration du délai légal de dépôt des dossiers jeudi passé, l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE) trouve également le temps de se pencher sur le volet médiatique, en prévision de la campagne électorale qui s’ouvrira au lendemain du verdict de la Cour constitutionnelle, concernant la liste définitive des candidats. L’institution de Mohamed Charfi a publié hier samedi un long arrêté, dans lequel elle fixe les règles du jeu de la couverture médiatique des candidats pendant la campagne électorale. Elle explique d’abord que l’arrêté concerne « tous les médias audiovisuels publics et privés de droit algérien, disposant d’une autorisation légale, de même que les autres médias audiovisuels privés, dont les programmes sont diffusés légalement en Algérie, y compris l’activité audiovisuelle via internet ». L’arrêté fixe également les modalités de couverture médiatique des candidats par la presse écrite et la presse électronique, ainsi que l’annonce des candidatures via les réseaux sociaux. En vertu de cet arrêté, les médias audiovisuels « s’engagent à assurer un accès équitable à tous les candidats à la présidentielle », notamment à travers une « expression directe et exclusive, dans le cadre des missions de service public, via les médias audiovisuels publics, de manière équitable et égale en ce qui concerne la plage et les créneaux horaires, et l’ordre des interventions ». La répartition des plages horaires de l’expression directe aux candidats est assurée par l’ANIE, en coordination avec l’Autorité Nationale Indépendante de Régulation de l’Audiovisuel (ANIRA). Le même texte impose également aux médias audiovisuels d’assurer, aux candidats ou à leurs représentants, une participation équitable aux émissions programmées. Les médias sont également tenus de garantir « une couverture médiatique équitable des activités des candidats durant la campagne électorale ». En outre, les médias concernés s’engagent à couvrir avec équité et objectivité la campagne électorale de tous les candidats à l’élection présidentielle. Ils doivent également garantir le droit de réponse dans les délais impartis, conformément aux dispositions de l’article 66 de la loi relative à la presse écrite et électronique, et de l’article 38 de la loi relative à l’activité audiovisuelle. Lors de leur couverture des activités des candidats pendant la campagne électorale, les médias sont appelés à « respecter une série de règles relatives aux principes de crédibilité et d’impartialité, en interrogeant les candidats sur leurs éventuelles contradictions et en leur demandant des précisions concernant leurs programmes ». Il est impératif de vérifier la véracité des informations relayées, et qui pourraient influencer le choix des électeurs, afin d’éviter la diffusion de fausses informations, selon l’arrêté de l’ANIE. Il convient également de « s’interdire tout traitement préférentiel envers tout candidat participant à l’élection » et de « veiller à ce que les journalistes et les techniciens qui en dépendent, les militants de l’un des partis participant à l’élection, et ceux qui soutiennent un candidat ou ont un lien avec un quelconque candidat, s’abstiennent de couvrir la campagne électorale ». La décision exige en outre de « veiller à ce que la reprise des extraits des communiqués et des déclarations de candidats ou de leurs représentants ne déforme ni le sens général ni la signification initiale du document ». Ces règles incluent également « le respect de la vie privée et de la dignité des personnes, l’observation du principe de la présomption d’innocence et l’abstention, pendant la couverture de la campagne électorale, de transmettre toute annonce ou déclaration contenant des propos ou des images de nature à inciter à la haine, à la discrimination, à la violence ou à jeter le discrédit sur les institutions de l’État ». Enfin, il s’agit de la nécessité de « respecter la période de silence électoral de trois (3) jours précédant le jour du scrutin, durant laquelle tous les médias ne sont autorisés qu’à couvrir les aspects organisationnels de l’élection, sensibiliser et informer les citoyens sur les modalités de vote et l’enjeu du scrutin, contribuer à la promotion du sens civique et respecter le principe d’interdiction de l’utilisation de tout moyen publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période de campagne électorale ». Il ne sera pas non plus permis de publier ou diffuser des sondages d’opinion relatifs aux intentions de vote des électeurs et les cotes de popularité des candidats, à moins de 72 heures au niveau national et cinq jours pour la communauté nationale établie à l’étranger, avant la date du scrutin.

H. Khellifi/AG

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