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Cadre de vie à Sidi Amar (Annaba) : Quand la chaleur n’a d’égal que la misère

Les conditions de vie posent un sérieux problème à la commune de Sidi Amar (El-Hadjar). L’incivisme a mis la cité, déjà « répugnante » durant ces journées caniculaires, en péril. Le sens des devoirs collectifs semble inexistant. Se mettre en conformité avec les règles sociales ne semble plus être une priorité. Le laisser-aller et le laisser-faire sont à l’origine d’un cadre de vie déplorable. Née de la masse ouvrière du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, la commune de Sidi Amar, l’une des plus importantes agglomérations d’Annaba, est qualifiée de ville la plus insalubre de la wilaya d’Annaba. « La succession d’élus à la tête de cette municipalité et d’autres responsables administratifs a failli à sa mission, en raison de leur adoption d’une attitude de Ponce Pilate », ont estimé des citoyens. Cela a engendré une situation catastrophique, dont les conséquences négatives se sont répercutées sur tous les domaines. Surnommée « la reine des bidonvilles » et se caractérisant par quatre spécificités – urbaine, semi-urbaine, semi-rurale et rurale – la commune de Sidi Amar, est désormais synonyme pour la population annabie de misère noire, de maux sociaux, et surtout d’insalubrité. La pollution industrielle du complexe sidérurgique y a eu raison, depuis des décennies, de la santé de beaucoup de personnes. À l’image de sa voisine et limitrophe commune d’El Bouni, les bidonvilles y poussent chaque semaine comme des champignons. On peut citer, entre autres, El-Kobor (« les tombes ») et de nombreux autres dispersés un peu partout à Hadjar Eddis. Du côté de la cité El Karia, il n’est nullement question de respecter les normes de construction. En plus des centaines de baraques recensées et des multiples décharges sauvages, des écuries en dur ont été construites aux préfabriqués, au vu et au su des services techniques de l’Assemblée Populaire Communale (APC). Négligée, cette cité s’enlaidit chaque jour un peu plus. Un peu partout à travers les quartiers de Sidi Amar, on est vite attiré par le linge de couleur terne, en permanence suspendu aux fenêtres et aux balcons des immeubles. Pire encore, certains locataires transgressent manifestement toutes les règles édictées en matière d’hygiène et de sécurité. Les habitants cultivent ainsi l’insouciance et la fuite en avant face à des situations complexes, voire des urgences. Une situation qui, durant cette période de grandes chaleurs, risque d’avoir de graves répercussions sur la santé publique. Pour sa part, le bidonville « El-Aârayess » (« les mariées »), à la limite de ceux d’Essarouel et Bouzaâroura d’El Bouni, qui grandit au fil des jours en l’absence de réactions, offre des scènes d’une autre ère. Ici, comme au bidonville d’El-Kobor, c’est réellement la misère noire. On y signale l’existence de dangereuses filières spécialisées dans le trafic de drogue, le vol par effraction et les agressions caractérisées. La situation est des plus lamentables dans ces « ghettos » où vivent plusieurs centaines de familles pauvres, pratiquement livrées à elles-mêmes. Dautre part, des riverains de Sidi Amar signalent que les immeubles, construits dans les années 70 et qui n’ont jamais été restaurés, sont dans un état de délabrement outrageant. Escaliers crasseux, murs fissurés, eaux dégoulinantes, chaussées et trottoirs accidentés où l’on note à longueur d’année des travaux urgents exécutés à la hâte : la circulation, aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, est très difficile. La Coquette, une destination touristique par excellence, ne mérite pas de telles cités…

B. Salah-Eddine

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