Dire que la presse joue un rôle décisif dans les élections est un lieu commun. Mais comment faire en sorte que ce rôle s’exerce en toute neutralité, de telle manière que les candidats qualifiés par la Cour constitutionnelle soient traités sur un pied d’égalité ? Cette problématique a été au centre du discours du ministre de la Communication, Mohamed Laâgab, qui s’est longuement exprimé sur le sujet, hier mardi, lors de sa participation au colloque international sur la dimension africaine de la révolution algérienne, à l’hôtel Aurassi d’Alger. « Faire montre de professionnalisme, d’éthique, de neutralité et de sincérité », c’est la substance de l’appel lancé par Laâgab aux médias, appelés à être en première ligne tout au long de la campagne électorale, nouvelle séquence du processus électoral qui s’enclenchera au lendemain du verdict de la Cour constitutionnelle. « J’ai rencontré à plusieurs reprises les responsables et représentants des médias, tous supports confondus, en coordination avec la Cour constitutionnelle, pour leur expliquer les modalités de couverture médiatique de l’événement, en espérant que les choses soient claires pour tous, car nous n’accepterons aucun dépassement qui viendrait ternir et jeter le discrédit sur ce grand événement », a-t-il déclaré. Et d’indiquer que son département observera de loin la couverture médiatique, la mission de contrôle et de suivi, ainsi que l’organisation de l’opération incombant d’abord à l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE). « Si jamais il y a un quelconque manquement constaté dans la couverture médiatique, la commission de l’ANIE prendra immédiatement contact avec l’Autorité Nationale Indépendante de Régulation de l’Audiovisuel (ANIRA, NDLR), habilitée à prendre des mesures contre le ou les médias non respectueux des règles », a-t-il précisé. Quid alors de la presse écrite et de la presse électronique, qui n’ont pas encore d’autorité de tutelle éthique et professionnelle ? « L’article 80 de la loi sur l’information, relatif à la presse écrite et à la presse électronique, donne habilitation au ministre de la Communication d’intervenir », a expliqué le ministre. Et de préciser que les règles édictées par l’ANIE concernant la couverture médiatique et les lois régissant le travail journalistique pendant la campagne électorale « sont claires et ne souffrent d’aucune ambiguïté ». Par ailleurs, Laâgab a lancé un appel aux journalistes en service pendant la campagne électorale, les exhortant à « faire preuve de neutralité, mais également de pédagogie en expliquant les programmes des différents candidats aux citoyens, afin de leur permettre de voter en toute conscience ». En outre, le ministre a insisté sur un autre point en particulier : « Le silence électoral », cette période de 72 heures après la clôture de la campagne électorale, durant laquelle aucune information ne doit filtrer sur les activités des candidats en lice. Ainsi, les règles du jeu sont limpides, les risques de sanction aussi.
H. Khellifi
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