Youcef Belaïli fait parler de lui, non pas à la suite d’un exploit sportif ou d’une action humanitaire à l’instar de très nombreux footballeurs de notoriété mondiale, mais dans le tumulte provoqué par le bras de fer l’opposant au président du MC Alger. Celui-ci avait démissionné après avoir été mis sous pression par un groupe de « supporteurs », qui ont monté une action pour forcer le club algérois à répondre aux exigences financières du joueur. Mais sa démission a été refusée par le P-DG de Sonatrach, qui a reçu hier en audience Mohamed Hakim Hadj-Redjem. Selon un communiqué du groupe pétrolier, Rachid Hachichi a non seulement conforté le président du MCA, mais lui a assuré tout son soutien. L’opinion publique n’a pas tardé à s’interroger sur les raisons, qui ont emmené le patron de Sonatrach à exprimer son appui, en essayant de savoir ce qu’il y’avait derrière la scène. Un tel épisode n’est ni fortuit, ni anodin. Forcément, il ne peut que traduire la situation d’un football national devenu otage de pratiques mercantilistes où l’argent public joue un rôle majeur. Fidèle à sa quête du buzz par tous les moyens, une chaîne TV connue pour son penchant vers tout ce qui est « sensationnel » s’est mise de la partie en essayant de tirer les vers du nez de Youcef Belaïli. Ce dernier a d’emblée exprimé le vœu de quitter le MCA, alors qu’il lui restait une année de contrat. « Il faut savoir que je suis toujours sous contrat avec le Mouloudia pour une autre saison. J’ai déjà rencontré le président Hadj-Redjem et je lui ai émis le vœu de partir cet été car j’ai vécu une terrible pression lors de la saison écoulée. Il s’est montré compréhensif et on s’est mis d’accord pour une somme de 500.000 euros. Actuellement, je me trouve chez moi à Oran, il n’y a rien de concret », a-t-il déclaré. « Depuis notre dernière entrevue, Hadj-Redjem ne répond plus au téléphone. J’ai tenté de le joindre au bout du fil à maintes reprises, en vain. J’ai décidé de partir, mais des supporters m’ont dissuadé. Je vous assure que je n’ai pas exigé une augmentation salariale, ni d’imposer mon frère en équipe séniore. Je démens formellement ces rumeurs », a-t-il assuré. « Je n’ai aucun problème avec Hadj-Redjem. Seulement, il m’a un peu déçu pour ne pas avoir répondu au téléphone. J’étais sur le point de m’envoler pour Tunis pour finaliser mon transfert à l’ES Tunis, mais comme les amoureux du club se sont opposés à mon départ, j’ai annulé mon voyage », a-t-il confié. Qui a raison, qui a tort ? Peu importe la réponse à cette question tant que l’argent public coule à flots. Aujourd’hui, ce sont 8 clubs de Ligue I, qui sponsorisés par des entreprises publiques, MC Alger, JS Saoura, CR Belouizdad, USM Alger, MC Oran, JS Kabylie, Entente de Sétif et CS Constantine. Des clubs de Ligue II vont prochainement bénéficier de ce type de partenariat. A commencer par le NA Hussein Dey qui sera parrainé par l’entreprise spécialisée dans les canalisations, une filiale de la Sonatrach.
Mohamed Mebarki
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