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Gel de l’authentification des diplômes des médecins : Une mesure qui fait polémique

L’Algérie peine énormément à garder ses médecins ! Chaque année, ce sont des centaines de praticiens, qui quittent le pays pour aller s’installer aux Etats-Unis, au Canada, en Europe ou dans les pays du Golfe. C’est une réalité qu’il est tout à fait absurde de vouloir dissimuler sous n’importe quel prétexte. D’ailleurs, ça ne sert absolument à rien de faire l’impasse sur un phénomène, qui a tout l’air d’un véritable « exode » au sens propre du terme. La sonnette d’alarme a été tirée depuis des années par des médecins, qui n’ont pas manqué d’alerter les pouvoirs publics sur les départs massifs de médecins radiologues, néphrologues, anesthésistes-réanimateurs et psychiatres, tous formés en Algérie ! Après avoir été relégué par d’autres préoccupations imposées par l’actualité, le sujet est revenu au-devant de la scène dans un contexte marqué par le gel de l’authentification des diplômes délivrés par les facultés de médecine. Une mesure prise par le ministère de l’Enseignement supérieur dans le but de « freiner » le départ massif des médecins algériens vers l’étranger, particulièrement la France. Le ministre l’a reconnu devant les députés, en assurant que la mesure de gel est provisoire et qu’elle sera levée dès que « des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène ». Quand ? Kamel Baddari n’a évoqué aucune échéance, avouant cependant que la mesure de gel s’est avérée inefficace. Chaque année, l’Algérie forme près de 5 000 médecins dont une partie opte pour un départ de longue durée dès l’obtention du diplôme. Selon le député qui a soulevé le problème, la justification du ministre n’a pas répondu à toute la question. « En réalité, les médecins généralistes souffrent d’un manque d’emplois et il est de leur droit de chercher un avenir où ils pourront obtenir une spécialisation médicale. L’Etat devrait fournir les conditions nécessaires pour exercer cette noble profession de manière adéquate », a-t-il écrit sur sa page Facebook. « Je ne pense pas que la majorité de ces médecins ne reviendrait pas. De plus, même si l’interdiction de certifier les documents les affecte actuellement, les pays de destination trouveront inévitablement des solutions. L’Etat devrait étudier cette question avec sagesse et laisser la possibilité à ceux qui souhaitent se former à l’étranger », a plaidé le député. Abordant le problème de l’exode des médecins algériens, il y’a de cela deux ans, le docteur Lyes Merabet a parlé d’une « réalité amère ». « L’Algérie forme chaque année un nombre important de médecins, qui optent en fin de compte pour l’exil. C’est une réalité amère mais elle est là », avait-il déploré, rappelant que « cela fait des années qu’on est en train de perdre nos médecins au profit de la France ou d’autres pays ». Selon lui, les raisons sont multiples. « Il y a des considérations d’ordre général. C’est le cas de beaucoup de jeunes qui pensent à quitter le pays pour s’installer ailleurs en considérant qu’il y a beaucoup plus d’opportunités en termes de niveau de vie, de conditions de travail, de progression de carrière », a-t-il estimé.

M.M

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