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Jijel : Dermatose nodulaire à Oudjana : Plus de trois milliards de pertes

La commune d’Oudjana, située à environ 26 kilomètres au sud-est de Jijel, vit un véritable cauchemar. Une épidémie de dermatose nodulaire contagieuse a provoqué la mort de plus de cent têtes de bovins, entraînant des pertes considérables pour les éleveurs locaux. « La mort de cent têtes de bovins à cause de la dermatose nodulaire et des pertes dépassant les trois milliards provoque une inquiétude parmi les éleveurs, surtout que c’est leur principale source de revenus », a déclaré le maire. Cette maladie virale grave affecte les bovins, provoquant des nodules cutanés, de la fièvre, des lésions buccales, des écoulements oculaires et nasaux, et une baisse de la production laitière. La transmission se fait principalement par les piqûres d’insectes comme les moustiques et les mouches piqueuses, mais aussi par contact direct avec les animaux infectés. L’absence de vaccins a considérablement aggravé la situation. Bien que la dermatose nodulaire contagieuse puisse être efficacement contrôlée par la vaccination, la pénurie de dans la région a rendu impossible la mise en place d’une stratégie de prévention efficace. Les autorités locales et les services vétérinaires, malgré leurs efforts, se trouvent impuissants face à ce manque crucial de ressources. Les éleveurs, dont la majorité dépend entièrement de l’élevage pour subvenir aux besoins de leurs familles, sont confrontés à des pertes financières colossales. Chaque tête de bétail perdue représente non seulement une perte immédiate de revenus, mais aussi une diminution de la capacité future de reproduction et de production laitière. Tahar, un sexagénaire rencontré avant-hier, jeudi 25 juillet, témoigne de cette situation désespérée : « J’ai tout perdu. Plus de quatre têtes de bétail, vaches et veaux, c’est tout ce que je possédais. Moi et ma famille, composée de douze personnes, nous vivons de ce bétail. Maintenant, je ne sais pas à quel saint me vouer ». Pour lui, comme pour beaucoup d’autres habitants d’Oudjana, le bétail représentait bien plus qu’une simple source de revenus. Le lait de vache qu’il produisait était à la fois un moyen de subsistance pour sa famille et une rentrée d’argent supplémentaire, grâce à la vente des produits laitiers sur les marchés locaux. « Ici, il n’y a pas de travail. On vit de nos bêtes. Perdre notre bétail, c’est perdre notre moyen de survie», explique Tahar. La commune d’Oudjana, située dans une région montagneuse, offre en effet peu d’opportunités de travail en dehors de l’élevage. Les appels à l’aide des éleveurs comme Tahar se font de plus en plus pressants. « C’est un cauchemar pour moi et pour tous ceux qui vivent ici. Nous ne savons plus quoi faire ni vers qui nous tourner pour obtenir de l’aide », dit-il. Face à cette crise sanitaire et économique, la communauté de Oudjana attend des mesures urgentes pour endiguer l’épidémie et soutenir les éleveurs touchés.

M. Bouchama

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