Le palais Meriem Azza de Skikda, joyau architectural datant de 1913, sera prochainement converti en centre d’interprétation des arts et de l’histoire de la ville. Cette décision intervient dans le cadre d’un vaste programme de restauration et de valorisation du patrimoine culturel de la wilaya côtière.
Connu localement sous le nom de Dar Ben Gana, cet édifice emblématique surplombe la corniche storasienne depuis la partie haute de la ville. Construit par l’architecte Charles Montaland pour servir de résidence au maire de l’époque, le palais mêle habilement les styles arabe et andalou, créant une harmonie architecturale unique. La restauration en cours vise à préserver les éléments distinctifs du bâtiment, notamment ses décorations élaborées et ses zelliges rares. Ces carreaux de céramique, probablement fabriqués dans une usine artisanale de Nabeul en Tunisie, témoignent du savoir-faire artisanal de l’époque. Le futur centre d’interprétation permettra aux visiteurs de découvrir l’histoire riche de Skikda, anciennement appelée Philippeville, tout en admirant un chef-d’œuvre architectural qui a su résister aux aléas du temps depuis plus d’un siècle. La richesse architecturale du palais Meriem Azza se retrouve dans d’autres bâtiments emblématiques de la région et au-delà. Les mêmes zelliges ornent la gare et l’hôtel de ville de Skikda, l’ancien hôtel Saint George d’Alger, et même certains édifices gouvernementaux de la côte ouest des États-Unis, comme le palais de justice de Santa Barbara. L’histoire du palais est empreinte de romantisme et de prestige. Selon certains récits, il aurait été construit par Cuttoli comme cadeau pour son épouse Meriem Azza, d’où son nom originel. Le palais passe ensuite aux mains de Ben Gana, un riche propriétaire originaire de Biskra, qui l’aurait acquis pour la somme considérable de 20 millions de francs français. Reconnaissant sa valeur historique et architecturale, les autorités algériennes ont classé le palais Meriem Azza comme monument historique et patrimoine national en 1981. Cette décision a marqué le début d’un long processus de restauration, mené par les services de la wilaya. Récemment, le palais a connu une nouvelle vie en tant que maison d’hôtes de prestige. Il a accueilli de nombreuses personnalités, dont des ministres, et a été le théâtre de plusieurs événements médiatiques.
Djamel Dib
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