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Gestion controversée de la commune de Tébessa : Le maire accusé de « passation de marchés douteux »

Déjà décrié par une grande partie de la population pour « sa gestion désastreuse du cadre de vie des citoyens », le maire de Tébessa fait aujourd’hui l’objet de vives critiques de la part de ses plus proches collaborateurs. Un mouvement de protestation qui prend la forme d’une fronde caractérisée et qui risque, à terme, de dégénérer en scandale. Deux élus de l’Assemblée Populaire Communale (APC), à savoir le premier adjoint chargé de l’économie, des finances et de l’investissement et le président de la commission d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de tourisme et d’artisanat viennent de porter, en effet, de graves accusations de malversations à l’encontre du premier responsable de cette commune. Dans une plainte écrite adressée au directeur général de l’Office Central de Répression de la Corruption (OCRC), dont L’Est républicain détient une copie, ils derniers mettent en cause la gestion du premier édile, l’accusant d’ « atteinte à l’intérêt de ses concitoyens », de « détournement de deniers publics » et d’ »infraction caractérisée aux articles 6, 17, 18, 19, 38, 46, 47, 48 et 66 de la loi 23-12 du 5 août 2023 fixant les règles générales relatives aux marchés publics ». Faisant état d’une dizaine, au moins, de projets en cours de réalisation lancés çà et là à travers la commune de Tébessa sans égard aucun aux textes régissant l’élaboration des cahiers des charges, à la procédure spécifique de consultation, à la transparence des procédures ou encore aux règles de probité, les deux adjoints dénoncent « le comportement irresponsable du maire ». Pour étayer leurs récriminations, ils évoquent l’ouverture de chantiers divers dont les travaux ont été réalisés « sans même la délivrance d’un Ordre De Service (ODS) », ainsi que l’acquisition de mobilier pour le siège et les annexes de l’APC ou encore l’achat d’équipements au profit d’établissements scolaires « sans en aviser ses co-élus ». Des situations qui n’ont pour la plupart pas été régularisées jusqu’à présent, affirment les auteurs de la plainte adressée à l’OCRC, lesquels présentent le maire mis en cause comme « un véritable baron local défiant toutes les lois en vigueur ». Autant de casseroles qui sont portées à la connaissance des plus hautes autorités du pays et pour lesquelles les deux présidents de commissions exigent l’ouverture d’une enquête dans les meilleurs délais. Ils assurent à qui veut les entendre qu’ils ne sont animés que par un devoir de justice envers les habitants de la ville millénaire, et rien d’autre. Il est vrai que la cité de Caracalla et de cheikh Larbi Tébessi mérite un meilleur sort.

Ahmed Allia

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