La Cour constitutionnelle attire désormais tous les regards, en particulier ceux de la classe politique, étant appelée en dernière instance à trancher sur les recours déposés par les candidats à la candidature déboutés par l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE). Si au total treize candidats ont été recalés, après avoir échoué à atteindre le seuil minimal de signatures requises, seulement quatre d’entre eux ont décidé d’introduire un appel auprès de la Cour constitutionnelle, présidée par Omar Belhadj, conformément à la procédure fixée par la loi électorale. Ainsi, la majorité des recalés ont accepté le verdict de l’ANIE, mis à part Belkacem Sahli, Saida Neghzi, Abdelkrim Hamadi et un quatrième candidat dont le nom n’a pas été révélé par le directeur général par intérim de la Cour constitutionnelle, Ahmed Ibrahim Boukhari. Les deux premiers susmentionnés ont particulièrement contesté le décompte, mettant en cause la numérisation du processus de vérification des parrainages par l’ANIE. Belkacem Sahli, secrétaire général de l’ANR et candidat de la coalition de huit partis politiques appelée « Stabilité et réforme », a affirmé que l’Autorité s’était trompée dans le comptage des signatures, évoquant des doublons, c’est-à-dire des signatures déjà attribuées à d’autres candidats. Selon lui, ce motif est juridiquement « irrecevable », car le système de l’ANIE devait empêcher la duplication des signatures dès l’introduction des données. Saida Neghza, présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), s’est également insurgée contre le comptage électronique des signatures. Dans une courte vidéo, elle a soutenu que le système informatique de l’ANIE, conçu pour empêcher les redondances, n’a pas fonctionné correctement. Selon elle, chaque formulaire de souscription est doté d’un numéro d’identification unique et l’application devait bloquer la souscription si le signataire existait déjà dans le fichier. Son équipe de candidature estime que le système présente soit un défaut de fonctionnement, soit une faille permettant la manipulation des signatures. Pour le moment, Sahli s’est contenté de révéler à la presse qu’il avait fait appel à la Cour constitutionnelle, en contestant les chiffres et a promis de s’exprimer publiquement après le verdict de la Cour. Zoubida Assoul, autre candidate recalée, a annoncé qu’elle n’introduirait pas de recours. Selon elle, la participation de son parti est une première expérience pour le changement et elle ne voit pas de raison d’appeler au boycott, dès lors que la volonté de changement est manifeste. Le dernier mot revient donc à la Cour constitutionnelle, qui devra rendre sa décision avant le jeudi 1er août prochain, date à laquelle les candidats retenus pour les présidentielles du 7 septembre seront officiellement et définitivement connus.
H. Khellifi
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