La campagne de récolte de la tomate industrielle, démarrée début juillet dans la wilaya de Guelma, connaît des difficultés logistiques. Hier, dimanche 28 juillet, une file interminable de véhicules chargés de tomates fraîches encombrait les routes nationales 80 et 21, ralentissant considérablement le processus de livraison aux usines de transformation, avons-nous constaté.
Sur place, des semi-remorques, gros camions, camionnettes et remorques progressaient à pas de tortue vers les unités de transformation situées à El Fedjoudj, Bouati Mahmoud et Belkheir, appartenant à des opérateurs économiques du secteur privé. Les conducteurs, contraints à de longues heures d’attente sous un soleil de plomb, ont quitté leurs cabines pour chercher l’ombre des arbres en bordure de route. « Nous sommes dans l’obligation d’attendre plus de 36 heures avant de pouvoir décharger les cargaisons aux conserveries. Nous n’avons pas le choix. Nous sommes contraints de prendre notre mal en patience en cette période caniculaire », nous déclare l’un d’entre eux. Un agriculteur possédant un champ de culture de tomates industrielles de plusieurs hectares dans la commune de Belkheir exprime sa colère : « La récolte se dégrade rapidement sous l’effet de la chaleur. Nous appréhendons les pertes lors de ces attentes interminables. La tomate pourrit vite, générant des odeurs nauséabondes et des écoulements sur la chaussée ». Un producteur sexagénaire intervient dans la discussion : « Nous louons les camions pour le transport et payons rubis sur ongle leurs propriétaires et chauffeurs pour une durée conséquente. Chaque année, c’est le même scénario qui se répète, malgré les moyens humains et matériels déployés par les transformateurs ». De toute évidence, les producteurs de tomates industrielles sont contraints à une attente prolongée pour livrer la marchandise. Malgré le branle-bas de combat dans les usines de transformation pour accélérer la réception, aucune solution miracle n’a encore été trouvée pour améliorer la cadence. Cette situation s’apparente à une corvée récurrente à laquelle chacun doit se soumettre, faute d’alternatives. A noter que la wilaya dispose de milliers d’hectares consacrés à cette culture, laquelle bénéficie d’avantages particuliers que les pouvoirs publics accordent aux producteurs.
Hamid Baali
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