Malgré les efforts consentis par l’État pour Annaba, la Coquette, au rendez-vous estival, beaucoup reste à faire pour qu’elle sorte de sa léthargie. Pourtant, au-delà du fait qu’il crée de l’emploi, le tourisme est un créneau très porteur. Des opérateurs économiques versés dans le tourisme estiment que toutes les stratégies qui seront mises en œuvre doivent prendre en ligne de compte cette réalité incontournable : « Le développement du tourisme doit constituer une alternative à la dépendance de l’économie nationale des ressources provenant de la vente des hydrocarbures ». Le tourisme à Annaba reste un atout majeur pour concrétiser cette option, d’autant plus que les potentialités que recèle l’antique Bouna sont incommensurables. Aux yeux de nos interlocuteurs, le retard enregistré sur ce plan est important, mais notre wilaya a tous les moyens pour engager une course contre la montre et se mettre au diapason de la tendance mondiale.
Saint-Cloud et Chapuis : une pièce, deux facettes
Les plages de Rachid Fellah (ex-Saint-Cloud) et Rizi Amor (ex-Chapuis), d’une longueur de plus de deux kilomètres et qui constituent la fameuse corniche d’Annaba, sont les plus fréquentées par les Annabis comme par les visiteurs. Légendaires pour leurs fantastiques promenades, qui ne désemplissent nullement tout au long de l’année, ces plages publiques les plus proches de la ville connaissent, depuis l’ouverture de la saison estivale, de jour comme de nuit, une affluence record et une ambiance bon enfant. Ici, l’animation attire un grand monde, jeunes et moins jeunes. Le soir venu, cette plage s’enflamme dans une musique rythmée qui captive des milliers de personnes venues profiter de la brise marine et de l’ambiance qui règne. Toutefois, bien que la décision du wali interdisant l’exploitation des plages sans autorisation ait fait l’objet d’un large tapage médiatique, certains continuent d’exploiter illégalement ces deux plages pourtant des plus sécurisées. Ils placent tables et chaises sur le sable, rendant la tâche très difficile aux estivants pour trouver une place où s’installer sans payer. Le paradoxe est que cette loi a été violée au grand jour dès l’ouverture de la saison estivale. Si la police du septième arrondissement avait opéré quelques saisies de parasols, chaises et tables, ces individus reviennent à la charge avec des équipements similaires à ceux ayant fait l’objet de saisie. Certains imposent carrément leurs diktats sur les lieux. Des estivants qui ont tenté de placer des parasols ont été menacés, voire agressés. D’ailleurs, de nombreux vacanciers souhaitent le renforcement de la sécurité sur les plages afin de mettre un terme à ces dépassements et demandent des poursuites judiciaires à l’encontre des mis en cause. Pourtant, le ministre du Tourisme, au même titre que le wali d’Annaba, ont bien affirmé et réaffirmé que « les plages appartiennent à l’État et personne n’a le droit de les occuper… ».
Anarchie et défiance à Djenane El Bey
Les autorisations d’exploitation des plages accordées au profit de plus d’une dizaine d’opérateurs économiques versés dans le créneau de détente et de loisirs, sans compter les kiosques multiservices, semblent avoir engendré une anarchie ambiante. Au fil des jours, notamment les week-ends, de nombreux estivants n’arrivent plus à accéder à la pinède en raison des dépassements opérés (barricades des accès à la mer) par les opérateurs économiques censés apporter du nouveau au secteur du tourisme. C’est une véritable fourmilière, estiment des estivants, provoquée par un manque flagrant d’organisation des occupants des commerces en activité sur les lieux.
Effervescence estivale généralisée
La quasi-totalité des 22 plages que compte le littoral de la wilaya d’Annaba, allant des limites du Cap de fer dans la daïra de Chetaïbi, à Boukhemira dans la cité de Sidi Salem, ont été autorisées cette saison à la baignade. Ces plages, dont six relèvent de la commune d’Annaba, connaissent depuis l’ouverture de la saison estivale une affluence considérable. Cependant, certaines plages, à l’exemple de celle de Chetaïbi, demeurent toujours polluées. Les eaux usées qui se déversent à ciel ouvert dans la mer emportent avec elles un melting-pot de bactéries. Le reste des plages, notamment celles éloignées de la ville, comme Aïn Achir et Djenane El Bey, restent ainsi les plus prisées par les familles annabies.
Des ralentisseurs de trop ?
Des ralentisseurs dangereux, non conformes aux normes requises, ont été placés près de la plage Aïn Achir, plus précisément allant de Toche jusqu’à l’intersection du Vivier et du Cap de garde et près du centre familial de repos pour les cadres de la Sûreté nationale. Pourtant, ce ne sont pas les barrages quotidiens qui manquent dans les parages, surtout depuis l’inauguration la saison écoulée du centre de la Sûreté. De nuit, ces ralentisseurs, qui étaient autrefois les lieux de prédilection des malfaiteurs pour les agressions des touristes obligés de limiter la vitesse, deviennent très dangereux, surtout lorsqu’on sait que l’éclairage public fait grandement défaut dans les lieux.
Sécurité renforcée sur le littoral
Contrairement à la saison estivale de l’été dernier où de nombreux estivants se sont plaints de l’absence de sécurité, notamment du côté du Cap de garde, ces problèmes semblent, cette saison, résolus. Ainsi, en matière de sécurité et de quiétude pour les estivants, plusieurs barrages des services de sécurité sont à pied d’œuvre, dans le cadre du plan « Dauphin » que chapeaute la gendarmerie nationale. En effet, de la région du Vivier, située sur la pointe nord de la baie annabie, distante de douze kilomètres de la ville, en passant par Belvédère, Toche, le Caroubier, Rizi Amor, jusqu’à l’entrée de la plage Saint-Cloud, les services de sécurité veillent scrupuleusement à la grande satisfaction des estivants. D’ailleurs, aucune agression caractérisée n’a été signalée depuis l’ouverture de la saison estivale, le 12 juin. Pour leur part, les éléments de la Protection civile et les garde-côtes algériens ont lancé des opérations de lutte contre les propriétaires d’embarcations, de petits métiers et autres engins maritimes pouvant présenter un danger pour les estivants.
B. Salah-Eddine
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