« Nous sommes ouverts à toutes les demandes de partenariats économiques avec l’Espagne, et nous offrons toutes les facilités nécessaires », a indiqué le ministre du Commerce dans une déclaration à la télévision publique. Tayeb Zitouni a ainsi confirmé officiellement que l’Algérie est disposée à renforcer ses relations économiques avec l’Espagne, après l’évolution positive de la position espagnole à propos du Sahara occidental. En effet, après l’alignement de Madrid sur les thèses marocaines et le supposé plan d’autonomie proclamé par Rabat, le gouvernement espagnol avait eu le mérite de revoir sa position, en plaidant à l’ONU pour une solution au conflit du Sahara occidental conforme à la « charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de Sécurité ». Ensuite, la tragédie indescriptible et insoutenable de Ghaza et la position qualifiée de « souveraine et courageuse » par rapport à la cause palestinienne, en parfait accord avec les principes de la diplomatie algérienne, selon le ministre, a été pour beaucoup dans le dégel des relations algéro-espagnoles. Tayeb Zitouni a souligné que « les opérateurs algériens agissent en militants. Ils prennent des positions en faveur de la Palestine, même sans une décision officielle de l’Algérie de stopper les échanges avec l’Espagne ». Le timing de cette déclaration n’est certainement pas fortuit. Les messages qu’il véhicule sont intiment liés à l’actualité internationale, marquée dernièrement par une « nouvelle provocation » française « qui va à l’encontre de la légalité internationale ». Ces messages sont-ils adressés par la même occasion à Paris, qui vient de soutenir le soi-disant plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental ? Quoi qu’il en soit, tout renforce l’idée d’un rapport subliminal que Tayeb Zitouni a exprimé en cette formule : « la diplomatie économique suit la diplomatie et que lorsque les relations sont bonnes, tout le reste suit ». Le ministre du Commerce, qui a confirmé la reprise des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne avec l’exportation imminente de 150 000 tonnes de fer par l’entreprise Tosyali Algérie, a tenu à souligner que le pays des Chouhada reste fidèle à ses principes, qu’il défend et n’abandonne jamais. Il a noté également que « la reprise des relations commerciales avec l’Espagne, suite à son changement de position, devrait intensifier les échanges et encourager les entreprises algériennes à multiplier les partenariats avec leurs homologues espagnols ». La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne, qui a été déclenchée en mars 2022 en raison de la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan marocain pour le Sahara occidental, constitue-t-elle donc un épisode dépassé et révolu ? Tout porte à la croire. Le processus de dégel des relations entre l’Algérie et l’Espagne, qui a débuté lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2023, se poursuit. Entre janvier et février derniers, l’Algérie avait autorisé l’importation d’intrants avicoles et de la viande rouge fraîches en provenance d’Espagne, suivant un processus qui a commencé avec la nomination, le 17 novembre dernier, du nouvel ambassadeur d’Algérie à Madrid. Dans une note partagée sur les réseaux sociaux, l’Association algérienne des banques et des établissements financiers (ABEF) a confirmé, depuis le 14 janvier, la levée de l’interdiction sur les produits avicoles espagnols.
Mohamed Mebarki
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