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Il cautionne la forfaiture de Mohamed VI  : L’insoutenable légèreté d’Emmanuel Macron

Les relations algéro-françaises sont tout sauf normales. Depuis toujours, elles sont régies par une logique erratique, avec alternance régulière de vives escalades et de répits précaires, conséquence de soubresauts politiques ou géostratégiques qui ont toujours pesé sur leur destin. Et alors que l’horizon paraissait de nouveau dégagé pour une nouvelle embellie, dont l’acmé serait la visite que devait effectuer le président Tebboune à Paris entre fin septembre et  début octobre prochains, voilà qu’une torpille assassine, lancée à partir de l’Élysée fait sombrer l’avenir dans l’incertitude, voire l’inquiétude. En fait, pour les observateurs coutumiers des soubresauts de la météo politique entre l’Algérie et la France, ce qui est advenu hier mardi, à savoir le rappel de notre ambassadeur à Paris, n’était plus qu’une question de jours, voire d’heures, après le changement de pied honteux, du gouvernement français sur la question du Sahara occidental, en apportant sa caution vénale au plan d’autonomie marocain. « Le gouvernement algérien tirera toutes les conséquences qui découlent de cette décision française et dont le gouvernement français assume seul la pleine et entière responsabilité », avait pourtant averti le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, qui venait d’être rendu destinataire de la décision des autorités françaises de prendre fait et cause pour l’annexion du Sahara occidental par le Maroc. Dans la logique politique et sémantique du communiqué de jeudi, Alger, comme de juste, « a tiré toutes les conséquences » qui découlent de cette forfaiture de la diplomatie française, en rappelant hier, et « avec effet immédiat », le représentant de l’Algérie dans la capitale française. « Le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara occidental », justifie Alger, rappelant à juste titre que ce pas, « qu’aucun autre gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir ». La question que tout un chacun se pose, à la lumière du rappel de Saïd Moussi à Alger, est de savoir si les choses vont en rester là, ou si d’autres décisions, en dehors des usages diplomatiques, suivront. La question coule de source si l’on se rappelle 2022, quand l’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne, dans la foulée du changement de position de son Premier ministre, Pedro Sanchez, en faveur du plan d’autonomie marocain, et avait pris des mesures de rétorsion contre les entreprises espagnoles, interdites d’accès au marché algérien. Sera-ce le même tarif contre les entreprises françaises, au moment où, paradoxalement, les affaires ont commencé à reprendre de plus belle, à la faveur du nouveau climat né de la perspective de la visite du président Tebboune à Paris, l’automne prochain ? Tout paraît désormais compromis, par la faute d’un président français qui a agi « avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans mesurer lucidement toutes les retombées potentielles » de son étourderie politique, au moment même où il a déclenché une crise politique et institutionnelle sans précédent dans la cinquième République, en jouant au poker avec sa « folle » décision de dissoudre l’Assemblée.      

H. Khellifi

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