La campagne électorale doit démarrer officiellement le 15 août, mais dans l’entourage des trois candidats qualifiés par la Cour constitutionnelle, nous assistons déjà à une sorte de tour de chauffe, pour tester la mécanique politique et logistique avant le grand jour. Dans l’entourage du Président Tebboune, qui n’a pas encore désigné son directeur de campagne ni le siège de sa permanence, la mayonnaise électorale commence à prendre, avec des meetings de précampagne. Mustapha Yahi, chef du RND, était hier samedi en sortie électorale dans la wilaya de Naâma, pour animer un meeting au cours duquel il a mis en avant la portée politique et géostratégique du rendez-vous électoral du 7 septembre. Pour lui, « la réussite de la prochaine présidentielle ne sera vraiment effective que s’il y a une large participation des citoyens au vote, meilleure façon d’apporter une réponse aux adversaires de l’Algérie, qui doutent de l’intégrité en faisant accroire qu’elle est déjà jouée avant d’avoir lieu ».Yahi a fait un petit coup d’œil au rétroviseur, rappelant « les efforts consentis par l’État lors des étapes préparatoires de la présidentielle, depuis l’annonce des élections anticipées jusqu’au verdict, mercredi, de la Cour constitutionnelle qui a donné son quitus pour les trois candidats, Youcef Aouchiche, Abdelmadjid Tebboune et Abdelaali Hassani Cherif ». En revanche, pas un mot sur l’ANIE et les contestations dont elle a été la cible par certains candidats, notamment Saida Neghzi, qui ont dénoncé une« non-maîtrise du contrôle numérique des parrainages ».En parlant de la signification de l’élection, l’orateur convient qu’il s’agit « d’un devoir national et moral pour continuer à bâtir l’Algérie des institutions, en concrétisant la démocratie, la transparence et une saine compétition tout en marquant une rupture avec les pratiques anciennes »,tout en soulignant l’impératif de « préserver les acquis sur le plan politique, économique, social, diplomatique et sécuritaire », le chef du RND plaide pour un « consensus politique interne, à travers l’amplification des réformes déjà engagées », qu’il faut selon lui conjuguer à une vigilance accrue, « au vu des convulsions géopolitiques qui agitent notre région ». Les Algériens entendront-ils ces arguments ? seront-ils au rendez-vous des meetings électoraux et des urnes malgré la chaleur ? Wait and see.
H. Khellifi
Partager :