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Le feuilleton de la manipulation du chanteur se poursuit : Cheb Khaled affiche publiquement son allégeance à Mohamed VI

Cheb Khaled, le chanteur de raï fait encore parler de lui et ce n’est guère pour ses performances artistiques, qui l’ont mis sous les feux de la rampe. C’est son allégeance au monarque marocain, lors d’une cérémonie à Tétouan, ainsi que ses déclarations à la chaîne franco-marocaine, Medi 1 TV, dans lesquelles il exprime sa joie d’assister à la fête de l’accession au trône, tout en considérant sa présence comme un devoir, qui ont soulevé une vague d’indignation en Algérie. De nombreux Algériens n’ont pas accepté et n’acceptent toujours pas que celui qui est considéré comme le « King » du raï, après avoir été pris en charge par le milieu de l’industrie du spectacle en France, Algérien de surcroit, affiche aussi ostentatoirement sa proximité avec le Makhzen. Un comportement jugé indigne de la part d’un chanteur au talent indiscutable, qui aurait pu atteindre les sommets de la notoriété internationale tout en gardant ses distances de cercles politiques connus pour leur hostilité extrême envers l’Algérie. En effet, lesdits cercles le manipulent ouvertement à tout moment, lorsqu’ils veulent provoquer les Algériens. Mais ce qui choque les compatriotes du « King » le plus et les chagrine au plus haut niveau, ce n’est pas le fait qu’il ait obtenu la nationalité marocaine, en vertu d’un décret royal promulgué en août 2013, ni encore ses liens privilégiés avec Mohammed VI (ce dernier lui avait déjà offert une villa au nord du pays, en 2009), mais la manière avec laquelle le personnel politique et les médias marocains l’exploitent dans leurs campagnes anti-algériennes, lui faisant répéter des « choses » qui dépassent son niveau de compréhension. Si les relations entre l’Algérie et le Maroc « ne sont pas au beau fixe », les raisons de cette situation ne se limitent pas à la frontière terrestre commune, fermée depuis 1994. Interrogé en 2009 par le magazine marocain Tel Quel, le chanteur avait parlé de cas fréquents d’amis qui ont été déportés, « des gens qu’on a cachés et d’autres qu’on a mariés de force en raison des problèmes frontaliers. » « Avec le recul, ces scènes ressemblent à celles de la Seconde Guerre mondiale où des voisins cachaient leurs amis juifs pour leur éviter les camps nazis », avait-il répété, ayant bien appris sa leçon. En un mot, ceux qui lui ont assuré qu’il peut jouer le rôle de trait d’union entre l’Algérie et le Maroc en sa qualité de star maghrébine avaient d’autres objectifs. Loin des réactions en Algérie, particulièrement virulentes, à travers lesquelles des Algériens ont appelé les autorités à prendre des mesures drastiques contre l’artiste, allant jusqu’à demander l’interdiction de son entrée sur le territoire algérien et la censure de ses chansons sur les médias nationaux, c’est surtout sa soumission totale aux potentats du Makhzen qui interpelle le plus. À l’inverse de ce que pensent certains médias, la situation de Cheb Khaled n’illustre pas les défis auxquels sont confrontés les artistes dans un contexte de tensions géopolitiques.

Mohamed Mebarki

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