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Soft power

C’est une gigantesque et néanmoins horrible campagne de dénigrement et d’humiliation que subit notre championne, Imane Khelif, ces derniers jours dans le sillage de sa victoire contre la boxeuse italienne. C’est absolument insupportable pour notre jeune athlète, qui représente fièrement les couleurs nationales. Songez que même le candidat à la présidentielle américaine, l’irascible Donald Trump, s’est invité à ce jeu malsain. C’est à tomber à la renverse ! Mais quel crime Imane a-t-elle commis pour subir un tel acharnement de la part des Occidentaux, qui étalent pitoyablement leur haine et leur racisme contre elle ? C’est la première fois qu’un athlète de haut niveau se retrouve face à des feux qui proviennent de toute part, la désignant à la vindicte mondiale. C’en est assurément trop pour une jeune fille de 25 ans, dont le seul « tort » est d’avoir battu son adversaire italienne au bout de 45 secondes. À voir de plus près, on se rend compte que l’Occident arrogant ne digère pas qu’un sportif venant du « tiers monde » et spécialement d’Algérie humilie sportivement un des leurs. Sans doute que ce n’est pas la personne d’Imane et son physique qui posent vraiment problème. C’est surtout sa nationalité, qui semble avoir nourri ce déchaînement de haine et les plus gros sarcasmes quant à sa prétendue masculinité. Il est tout de même bizarre de noter qu’un athlète américain transgenre (devenu femme) Nikki Holtz, concoure aux JO de Paris avec des performances au 1.500 mètres qui sont célébrées, sans que personne ne trouve à redire ! On a bien compris que l’Occident, ses médias et ses hommes politiques ne peuvent s’attaquer à un athlète américain. Ça ressemble un peu à remettre en cause l’holocauste. C’est à peu près ce qu’il se passe à rebours pour Imane Khelif, qui n’a, hélas, que ses poings et sa détermination pour forcer le destin sur le Ring. Là se pose la question lancinante de notre faiblesse en matière de soft power. Nous assistons impuissants à la descente en flammes de notre chère pugiliste, en nous contentant d’un laconique communiqué de Comité Olympique national (COA). Mais à quelque chose malheur est bon : Cette scandaleuse affaire doit nous pousser urgemment à mettre en place une stratégie d’influence et de lobbying, pour éviter que nos athlètes et nos couleurs ne soient foulés aux pieds par des parties, milieux et pays allergiques à l’Algérie et aux Algériens. On ne doit plus se contenter de crier au complot. Nous savons que notre pays dérange par ses prises de position dans les arènes diplomatiques, notamment par rapport au génocide de Ghaza et sa prise de distance face à la guerre en Ukraine, ou encore dans notre prise de position en faveur du peuple sahraoui et de son droit à l’autodétermination. Notez d’ailleurs que dans le comité international d’organisation de boxe figurent deux Marocains, dont son directeur Abdeldjaouad Belhaj, qui a exclu Imane Khelif lors des championnats du monde de 2023. Il y a aussi sa compatriote, Oumaya Bel Habib, qui siège également dans ce comité. Pensez-vous vraiment qu’un Marocain puisse faciliter la tâche à une athlète algérienne, a fortiori dans le contexte actuel ? Plutôt que de pleurer sur le sort d’Imane, nous serons mieux inspirés de mettre en place un dispositif de défense sur lequel se fracasseront les coups tordus, d’où qu’ils viennent. Hier, Imane n’a fait faisant qu’une bouchée de l’arrogante Hongroise. À nous de donner la suite qu’il faudra à cette victoire contre l’adversité quasi mondiale. À bon entendeur.

Par Imane B.

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