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Les errements de l’ancien ambassadeur de France en Algérie : Driencourt, une mentalité Françafrique

Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, devenu depuis quelque temps déjà un des chefs de file les plus en vue de l’extrême droite française, a été récemment sollicité par l’hebdomadaire Le Point, pour donner son avis sur le soutien apporté par Emmanuel Macron au prétendu plan d’autonomie marocain concernant le Sahara occidental. L’ancien diplomate, en poste en Algérie de 2008 à 2012, puis de 2017 à 2020, est intervenu pour commenter les raisons du choix du président français, ainsi que les retombées politiques, diplomatiques et économiques de ce revirement, alors qu’il se trouvait au Maroc. A-t-il décidé de s’installer définitivement dans ce pays, comme l’ont déjà fait avant lui plusieurs personnalités politiques françaises ? Un pays où il bénéficie d’ailleurs de grands privilèges, qui contrastent singulièrement avec une réalité pénible vécue par la majorité écrasante des Marocains ! Driencourt a d’emblée considéré que l’annonce faite par Emmanuel Macron à propos de son ralliement à la position marocaine sur le dossier du Sahara occidental ne constituait pas vraiment une surprise : « Cela fait déjà plusieurs mois qu’il y avait une évolution assez sensible. Pendant longtemps, Paris a maintenu un équilibre entre Alger et Rabat sur cette question du Sahara en faisant état de la position de l’ONU », a-t-il affirmé. « Mais, on était dans une relation extrêmement compliquée avec le Maroc, et donc, je comprends que pour se réconcilier avec le Maroc, en tout cas c’est ma lecture des choses, le président de la République a décidé de faire un pas en avant extrêmement important sur la question de la marocanité du Sahara occidental », a-t-il indiqué. « Tout cela avait commencé au mois de février avec la visite du chef de la diplomatie française, M. Stéphane Séjourné, qui avait reconnu le caractère existentiel pour le Maroc du dossier saharien », a-t-il dit, mettant en exergue les investissements français au Sahara occidental. Contrairement à ses déclarations à l’issue d’une visite d’adieu rendue au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en juillet 2020, à travers lesquelles il avait estimé que l’Algérie et la France doivent « regarder dans la même direction et avancer ensemble sur un nouveau chemin », l’ancien diplomate a eu une attitude pour le moins intrigante. « Je pense qu’à Paris, on a pesé les avantages et les inconvénients, le pour et le contre, et on a décidé que les avantages étaient plus importants du côté marocain que les inconvénients d’une brouille ou d’une rupture avec Alger », a-t-il déclaré. « Le président a considéré, tout compte fait, qu’il valait mieux percer l’abcès en quelque sorte et faire le geste attendu par Rabat », a-t-il estimé, justifiant le retournement effectué par Macron par « les grandes opportunités qui vont s’ouvrir aux entreprises françaises qui voudront investir au Maroc, parce que jusqu’à présent, tout était un peu suspendu à la question du Sahara ». Durant toute la durée de l’interview, Xavier Driencourt n’a pas eu un seul mot à propos des droits de l’homme, au Maroc ou dans les territoires occupés. Tout ce qui compte pour lui, ce sont les intérêts du patronat français. Une vision néocolonialiste qui sied parfaitement aux relations franco-marocaines !

Mohamed M.

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