« Celui qui ne veut pas avoir mal dans le sport n’a qu’à faire de la natation ou un autre sport où il n’y a pas de combat ». Sereinement, Nacer Yafsah, manager de la boxeuse Imane Khelif, continue de défendre sa protégée. À partir de Nice, en France, où il gère le club local de boxe féminine, le manager raconte comment il a réussi à remettre la sportive, qui doit disputer ce soir une demi-finale des Jeux Olympiques (JO) de Paris, sur les rings, après avoir subi une sanction jugée injuste de l’IBA (Association internationale de boxe amateur) pour une histoire de niveau élevé de testostérones.Le jeune manager, qui ira aujourd’hui à Paris pour soutenir sa compatriote, raconte les faits. « L’affaire remonte à mars 2023, lors des championnats du monde en Inde, où l’IBA, après avoir permis à notre boxeuse de participer à plusieurs combats qualificatifs, lui a imposé un test hormonal non réglementaire avant la finale,pour laquelle elle fut disqualifiée. À cette occasion, nous découvrons que sa testostéronémie était trop élevée. Suite à cette anomalie physiologique que tout le monde ignorait, nous avons immédiatement pris les mesures nécessaires », raconte-t-il avant de préciser que « des examens biologiques très approfondis furent réalisés par d’éminents endocrinologues, dont le professeur Yong à l’hôpital Bicêtre et par la professeure Fedela en Algérie. Un protocole médical a été mis en place pour traiter cette anomalie, qui est aujourd’hui sous contrôle, en conformité avec les exigences de la commission médicale du Comité International Olympique (CIO, NDLR) ». C’est d’ailleurs sur la base de ces analyses que le CIO a accepté que la boxeuse participe aux JO. « Imane Khelif, qui est née fille et qui a été élevée comme une fille, est une athlète exceptionnelle qui mérite notre respect et qui, ses problèmes biologiques corrigés comme ils le sont actuellement, mérite totalement de concourir, autant que toutes les autres boxeuses qualifiées aux J.O. de Paris », note encore le manager. Après cela, Imane Khelif a participé aux championnats arabes en juillet 2023, à la qualification aux JO au Sénégal, la Coupe du monde au Colorado (USA) et au tournoi d’Eindhoven. Seules les compétitions organisées par l’IBA sont désormais en dehors des calculs de la boxeuse et des dirigeants du Comité Olympique Algérien (COA), qui ont rappelé hier lundi dans un communiqué qu’ils ne reconnaissent plus cette organisation. « Nous disons clairement à l’opinion publique nationale et internationale que nous ne reconnaissons pas cette association en tant qu’organisation légitime et qu’elle n’a aucun lien avec les Jeux Olympiques. Notre championne, Imane Khelif, n’est pas affectée par les fausses affirmations de l’IBA », indique le COA dans son texte. De son côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrahmane Hammad, a indiqué que l’Algérie va poursuivre en justice quiconque s’attaquera à Imane Khelif et a précisé que l’Algérie a mobilisé des « ressources exceptionnelles pour poursuivre en justice quiconque s’en prend à notre championne » et que « nous répondrons avec fermeté et vigueur à toute provocation », tout en soulignant que « notre énergie pour défendre Imane et les femmes algériennes en général est sans limites ».
Akli Ouali
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