La ville côtière de Jijel, pourtant réputée pour son attrait touristique, se trouve actuellement confrontée à une crise de propreté sans précédent. Cette situation alarmante, particulièrement visible en pleine saison estivale, met en lumière des défaillances multiples dans la gestion des déchets et l’entretien des espaces publics. Au cœur de cette problématique se trouve un manque criant de ressources. La commune souffre d’un déficit important de personnel dédié à la collecte des déchets et au nettoyage des rues. Cette pénurie de main-d’œuvre est aggravée par un parc de camions-bennes insuffisant, dont une partie est immobilisée pour cause de pannes. Cette combinaison de facteurs entrave sérieusement la capacité de la ville à maintenir un niveau de propreté acceptable. Face à cette situation, des mesures urgentes s’imposent. Parmi les solutions envisageables, l’embauche temporaire de personnel supplémentaire pourrait apporter un soulagement immédiat. Parallèlement, la mise en place d’incitations pour attirer et retenir les employés dans ce secteur crucial semble nécessaire. Sur le plan matériel, l’acquisition de nouveaux véhicules de collecte ou la réparation rapide de ceux en panne apparaît comme une priorité. Une alternative à explorer serait le recours à des sous-traitants spécialisés, capables de pallier temporairement les insuffisances des services municipaux. Cependant, les défis ne se limitent pas aux seuls aspects logistiques. Le comportement de certains commerçants, notamment autour de la gare routière, exacerbe le problème. Lors d’une récente visite sur place, vers 11 heures du matin, nous avons observé un spectacle désolant : des tas de déchets jonchaient les trottoirs, causant un désagrément considérable aux habitants et aux estivants. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle se produit en plein cœur de la saison touristique. L’incivisme de ces commerçants, qui sortent leurs déchets après le passage des camions de collecte, nécessite une réponse ferme de la part des autorités. Le problème de propreté s’étend au-delà de la gare routière. Le centre-ville, vitrine de Jijel, n’est pas épargné. La situation est d’autant plus alarmante qu’elle se déroule sous les yeux des autorités locales, sans que des mesures appropriées ne soient prises. Cette inaction contribue à une détérioration continue de l’environnement urbain. Ainsi, les espaces emblématiques de la ville sont en proie aux ordures. La fontaine des frères Baba Aroudj et Kheir El Din, un monument historique important, se trouve dans un état de saleté déplorable. D’autres fontaines, y compris celle située devant la mairie, souffrent également d’un manque d’entretien flagrant. L’impact de cette crise de propreté sur le tourisme est considérable. Les vacanciers sont accueillis par des conditions peu engageantes : mobilier urbain dégradé, accueil médiocre, et comportements parfois inappropriés sur les plages. Il est crucial que les autorités locales prennent conscience de l’urgence de la situation et mettent en place des mesures concrètes et efficaces.
M. B.
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