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Lutte contre la désertification à Batna : Huit communes en première ligne

La wilaya de Batna intensifie ses efforts de lutte contre la désertification en 2024, en lançant des projets de proximité visant à traiter les espaces semi-arides. Ces initiatives comprennent la plantation d’espèces végétales résistantes à la sécheresse et la restauration des parcours, dans le but de préserver les sols fertiles menacés.

La steppe algérienne, s’étendant sur 36 millions d’hectares et englobant 24 wilayas, abrite plus de huit millions d’habitants. Cette population vit principalement de l’élevage ovin et caprin, avec un cheptel avoisinant les 20 millions de têtes. Cependant, la rareté des points d’eau demeure un défi majeur pour Batna. Cette dernière, dotée d’espaces semi-arides et de périmètres steppiques, fait face à une menace croissante de désertification, particulièrement dans sa zone sud limitrophe des wilayas de Biskra et de M’sila. Huit communes sont particulièrement concernées : Bitam, M’Doukel, Seggana, Tilatou, Azil Abdelkader, Djezzar et AïnTouta. Outre l’avancée du désert, la région est confrontée à la montée du sel, notamment aux alentours de la zone humide de Djendli. Pour contrer ce phénomène, une opération de lutte contre le dynamisme du sel a été programmée afin de réduire le taux de sel et bloquer l’avancée des chotts. Les méthodes envisagées incluent le creusement, le drainage et la plantation d’espèces végétales tolérantes au sel, permettant de confiner sa présence dans des espaces restreints. La dégradation progressive des sols est attribuée à plusieurs facteurs, dont l’exploitation anarchique des espaces pastoraux par l’homme. Dans la région de Bitam, située à une centaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, le paysage revêt par endroits un aspect désertique inquiétant, avec des dunes de sable qui se dressent à l’horizon. Cette situation illustre l’avancée progressive du désert, menaçant sérieusement les terres fertiles du nord du pays. Le cycle de dégradation, transformant les espaces forestiers en maquis, puis en steppe et enfin en zones désertiques, se poursuit depuis de nombreuses années. Cette évolution persiste malgré des actions de fixation de dunes, comme celle ayant récemment couvert 550 hectares à Djezzar en plantation végétale afin de lutter contre l’érosion éolienne et prévenir le déplacement des grains de sable.

Nasreddine Bakha

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