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Protection des athlètes médaillés aux JO 2024 : L’Algérie passe aux actes

L’Algérie a terminé 38e sur 91 nations participant aux Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024. Les deux médailles d’or, obtenues par la gymnaste Kaylia Nemour et la boxeuse Imane Khelif, ont pesé lourd dans la balance et permis à l’Algérie de devancer des pays comme la Pologne (dix médailles au total dont une d’or), l’Afrique du Sud (six médailles au total dont une en or) ou encore la Turquie (8 médailles au total et aucune en or). Elle aurait pu gagner au moins dix places, en se classant 29e ex æquo avec la Tchéquie, si Djamel Sedjati avait gagné la finale du 800 mètres. Durant la course, tout le monde a constaté que l’athlète algérien était moins brillant que lors des épreuves éliminatoires. Après un départ mitigé, il a dû faire appel à toutes ses ressources physiques pour rattraper le coup et refaire son retard dans les 100 derniers mètres, lors d’une finale de très haut niveau, et terminer troisième, décrochant ainsi une médaille de bronze plus que méritée. Selon le journal français, L’équipe, une perquisition a été effectuée auparavant dans la chambre de l’athlète algérien, soupçonné de dopage. Le média spécialisé avait parlé d’une « procédure judiciaire lancée par le parquet de Paris ». Une telle procédure, similaire à celles que l’on déclenche dans le cadre d’opérations anti-narcotrafiquants, est-t-elle légale dans la forme où elle a été effectuée ? Quelle est la partie qui l’a déclenchée ? Pourquoi Djamel Sedjati n’a pas été contrôlé à l’issue de la demi-finale, qu’il a maitrisée de bout en bout ? En un mot, si l’opération était de routine et considérée comme un fait banal dans la vie d’un athlète, qui a tenté de la surdimensionner et dans quel but ? Il est utile de rappeler que le village olympique est situé en partie dans le territoire de la commune de L’Île-Saint-Denis, dirigée par Mohamed Gnabaly, victime d’une violente campagne de harcèlement collectif provenant des réseaux marocains, parce qu’il avait pris ses responsabilités en prenant la décision de fermer le stand du Maroc de Station Afrique — fan zone dédiée aux célébrations des pays du continent —, après une intervention explicite en faveur du prétendu plan marocain concernant le Sahara occidental. Une chanteuse présente sur le site a en effet prononcé à plusieurs reprises « le Sahara occidental est marocain, merci président Macron ». En apparence, il n’y a pas de rapport entre la perquisition effectuée dans la chambre de Djamel Sedjati et les menaces proférées contre le maire, mais cela n’élimine en aucun cas l’existence d’une machination menée en arrière-plan contre les athlètes algériens. La campagne de discréditation et de dénigrement, qui a visé en premier lieu Imane Khelif, en semant des doutes sur son genre et sa féminité, ainsi que les « tentatives malveillantes visant à ternir l’image de l’un de ses champions », comme l’a dénoncé le Comité Olympique Algérien, ne sont pas le fait du hasard. Elles ont forcément été conçues quelque part par des parties hostiles à l’Algérie. « Quelques secondes après avoir remporté la médaille de bronze du 800 m aux Jeux olympiques de Paris 2024, le champion algérien Djamel Sedjati est la cible d’attaques injustifiées de la part de certains médias sportifs », lit-on dans le communiqué du COA, qui n’a donné aucun détail sur « les mesures légales, qui ont été immédiatement entreprises pour protéger le champion algérien ». « Nous ne resterons pas passifs face à ces agressions », lit-on dans le même communiqué. « Ce sont des choses auxquelles les athlètes peuvent être confrontés », a réagi Djamel Sedjati de son côté, se contentant de dire que « ça n’a été qu’un petit désagrément », après quoi, il est « revenu à l’ordinaire ». Mais ce qui s’est passé au village olympique et la manière avec laquelle il a été rapporté par les médias sont loin de constituer des faits ordinaires. Si cela l’était, pourquoi le COA a tenu à réaffirmer son soutien total à Sedjati et à tous les athlètes qui représentent l’Algérie sur la scène internationale ? Même la gymnaste, Kaylia Nemour, médaillée d’or aux barres asymétriques, n’a pas échappé aux critiques d’une certaine presse. En ce qui concerne Imane Khelif, celle-ci a décidé d’entamer une procédure judiciaire contre tous ceux qui ont mené une cabale contre elle. L’enquête pénale déterminera qui a été l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste. Mais elle devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique.

Mohamed Mebarki

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