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Les frontières algéro-libyennes sous haute surveillance : L’Algérie appelle à la retenue

Le chaos qui suivi la chute du régime de Kadhafi en 2011 a fait de la Libye un immense territoire où évoluent depuis cette date plusieurs parties étrangères, dont certaines jouent le rôle de sous-traitants au profit de l’entité sioniste et de puissances occidentales. En 13 ans, la situation n’a cessé de dégénérer pour tourner au désastre dans un pays divisé et livré à des organisations criminelles activant dans le trafic de drogues et d’armes ainsi que dans le contrôle des réseaux de l’immigration clandestine subsaharienne. Dans ce contexte miné où se sont infiltrés les services de renseignements étrangers, dont la plupart bénéficient de la couverture et du soutien de Khalifa Haftar, un factieux mis sur orbite par les Etats-Unis avant qu’il ne soit pris en charge par d’autres pays, toutes les conditions d’un embrasement généralisé sont réunies. L’expulsion de deux diplomates de l’ambassade égyptienne à Tripoli, qui vient de déclencher une nouvelle crise diplomatique entre la Libye et l’Egypte, « accentuant encore les tensions déjà existantes entre les administrations rivales de l’est et de l’ouest du pays », illustre parfaitement la situation. Les deux diplomates sont accusés de mener « des activités de renseignement préjudiciables aux intérêts de la Libye ». Depuis quelques jours, les milices de Khalifa Haftar menacent d’engager une épreuve de force pour s’approcher de Tripoli par le sud et plus précisément en s’emparant de la ville de Ghadamès, proche de la frontière algérienne. Tout indique, ne serait-ce que pour le moment, que la solution politique s’éloigne au milieu d’une conjoncture régionale, du Mali au Soudan, qui demeure explosive malgré les initiatives de bonne volonté menées par plusieurs pays dont l’Algérie. Un scénario que Khalifa Haftar voudrait exploiter, en ambitionnant de devenir le nouvel homme fort de la Libye. C’est donc par rapport à cette situation, qui menace d’échapper à tout contrôle que l’ambassadeur de Libye en Algérie a demandé récemment à être reçu par le ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf. « Le diplomate libyen a, dans son entretien avec son homologue algérien, bien entendu, évoqué les conséquences sur la région d’une prise de contrôle de l’armée de Haftar sur le pays », rapportent des médias. Selon le communiqué du ministère des affaires étrangères, la rencontre a été, effet, une « occasion de passer en revue les développements préoccupants et peu rassurants en Libye, notamment les opérations de déploiement militaire vers les régions de l’ouest et du sud du pays, qui laissent craindre une reprise des hostilités et des affrontements entre les parties libyennes ». Ahmed Attaf a rappelé « la position de l’Algérie et son appel aux frères libyens à faire preuve de sagesse et de retenue, en faisant prévaloir les intérêts vitaux du peuple libyen, loin de toute autre considération ».

Mohamed Mebarki

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