Comme annoncé, la première liaison commerciale par train entre Tunis et Annaba a été effectivement lancée avant-hier, dimanche 11 août, à 8h00, depuis la gare Habib Bourguiba de la capitale tunisienne, avec à son bord 129 passagers. Cette reprise du trafic ferroviaire intervient après la suspension de cette ligne pendant trois décennies, au grand dam des populations des deux pays, qui renouent ainsi avec les plaisirs du train. Nous apprenons d’ailleurs que les tarifs des billets de train ont été revus à la baisse. En outre, le problème empêchant l’achat de billets avant le jour du voyage semble avoir été résolu. Les personnes que nous avons pu rencontrer à leur arrivée en gare internationale de Souk-Ahras, où elles ont passé les formalités de police et de douane, étaient unanimes à exprimer leur satisfaction d’avoir fait ce voyage depuis Tunis. L’un d’eux, un Skikdi d’une trentaine d’années, assure qu’il n’a ressenti aucune gêne ni fatigue durant les sept heures qu’il a passées dans le train. « Les voitures sont confortables et climatisées, ce qui permet de se prélasser. Un bonheur pour moi, qui ai l’habitude de faire ce même trajet par route, mais dans des conditions autrement plus contraignantes », confie-t-il. Un avis que partage un jeune Tunisien, qui se présente comme un « YouTubeur » intéressé par la promotion de cette toute nouvelle liaison ferroviaire entre la Tunisie et l’Algérie. Une mère de famille tunisienne affirme, quant à elle, qu’elle prévoyait depuis longtemps de visiter des parents à Annaba et qu’elle a attendu patiemment jusqu’à ce que l’on annonce la reprise du train transfrontalier pour concrétiser son projet. « J’ai personnellement utilisé le train qui faisait Tunis-Annaba-Alger dans les années 80 et j’en garde le meilleur souvenir. C’était bien organisé : les passagers restaient dans le même train tout au long du trajet, avec un personnel tunisien jusqu’à la frontière, Ghardimaou, puis des employés algériens à partir de là. Par la suite, ce train avantageux pour tous a été malheureusement supprimé. Par la grâce de Dieu, il est de nouveau fonctionnel », se réjouit notre interlocutrice. D’autres passagers, beaucoup d’autres, se félicitaient eux aussi de la remise en exploitation de cette navette à leur arrivée. Parmi eux, des gens qui sont montés en gare de Beja et Jendouba et qui ont salué chaleureusement l’initiative prise par la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) et la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT), les deux compagnies de transport ferroviaire, algérienne et tunisienne. « Ce train est à lui seul un symbole fort des liens de fraternité et de complémentarité qui unissent nos deux pays. Par-delà le caractère purement commercial qu’elle peut revêtir, la liaison Tunis-Annaba favorise la mobilité de la population, dans un sens comme dans l’autre. Cette ligne impulse une dynamique économique certaine entre l’Algérie et la Tunisie », a soutenu le wali de Souk-Ahras, Abdelkrim Zinaï, qui a tenu à être présent à l’arrivée de ce premier train à Souk-Ahras et à s’enquérir du bon fonctionnement du dispositif de contrôle frontalier mis en place dans la gare internationale entièrement modernisée et surtout de la qualité de l’accueil qui doit être réservé aux passagers. On ne manquera pas de rappeler que le signal du départ de ce premier voyage a été donné par la ministre tunisienne des Transports par intérim, Sara Zaafarani Zanzari, aux côtés du ministre des Transports Mohamed Habib Zahana, en visite de travail dans la capitale tunisienne.
Ahmed Allia
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