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Célébration du 2 août 1936 : Des anciens du PPA en souvenir de Messali Hadj

C’est un rituel immuable depuis de longues années : chaque 2 août, les vieux militants du PPA, du moins les très rares qui sont encore en vie, mais aussi les héritiers de la mémoire messalienne, se retrouvent à Alger pour revisiter une date phare dans l’histoire du mouvement national. Cette date, que beaucoup ont oubliée ou ignorent totalement, c’est le 2 août 1936, il y a 86 ans, quand Messali Hadj, alors président de l’Étoile nord-africaine, est allé à la rencontre de la délégation du Congrès musulman, invitée à Paris par les autorités françaises de l’époque pour discuter du fameux « Plan Blum-Violette ». Cette initiative du Front populaire visait à octroyer des droits politiques à certaines catégories d’Algériens, leur permettant d’accéder au statut de citoyens français, tout en gardant le lien avec leur religion. Pour rappel, la délégation du Congrès musulman était composée à l’époque, entre autres, de Cheikh Abdelhamid Ben Badis, Ferhat Abbas, Amar Ouzeggane, et Messali Hadj les a rencontrés dans un hôtel parisien pour les mettre en garde contre ce plan, qui selon lui offrait des « miettes », pour maintenir l’Algérie sous tutelle française. C’est donc cet événement que l’Organisation de la Continuité des Générations a célébré le samedi 3 août, à la salle des fêtes d’Oued Koreich (sur les hauteurs d’Alger), en présence d’historiens spécialistes du combat et de l’œuvre de Messali Hadj, le père de l’idée de l’indépendance algérienne. Djilali Boughanem, président de l’Organisation nationale de la Continuité des Générations, hôte de la rencontre, a pris la parole en premier pour rappeler cette date « et sa place dans l’écriture du roman national ». Il a également souligné que « l’idée de l’indépendance de l’Algérie en tant qu’État libre et souverain appartient à Messali Hadj, alors que le reste de la classe politique de l’époque croyait encore aux mirages de l’assimilation ». Ali Agouni, un des rares survivants des militants du PPA, qui a personnellement côtoyé Messali Hadj, qu’il désigne par « Sid El Hadj » par déférence, a pris la parole. Toujours avec un verbe enflammé, il a ému l’assistance, parmi laquelle se trouvait un vieux militant du PPA, âgé de 90 ans, Aït Oumeziane, venu d’Akbou. « Messali a tenté de convaincre la délégation de ne pas rencontrer les autorités françaises et encore moins d’accepter leur projet, mais malheureusement, ils ont refusé », se souvient Ali Agouni, 78 ans, mais toujours passionné de politique. Ali Agouni se souvient aussi et a rappelé à l’assistance ce jour où Messali Hadj, au stade municipal d’Alger, avait prononcé sa célèbre phrase : « Cette terre n’est pas à vendre », en brandissant dans sa main une motte de terre. Un geste qui avait alors enflammé la foule, définitivement acquis à l’idée de l’indépendance.« Le 2 août, en venant au stade municipal d’Alger, Messali Hadj a semé dans le cœur et l’esprit des Algériens la graine de la révolution », commente pour sa part Moussi Ahmed, fils d’un militant du PPA. Et de rappeler aussi que « Messali a formé des hommes, les membres des 22, comme les six historiques qui ont déclenché la révolution, sont tous issus du PPA, qui était l’école du nationalisme ».Moussi Ahmed a profité de cette rencontre souvenir pour en appeler encore aux autorités et réitérer la demande des militants du PPA et de leurs ayants droit, à savoir leur réhabilitation et l’octroi de leurs droits.

H.K.

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