Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Ahmed Badani, a justifié la rareté de la sardine et la cherté de ses prix par l’effet des « changements climatiques » et « les conditions météorologiques durant le premier semestre de l’année en cours ». S’exprimant en marge du lancement, hier à Alger, de la campagne d’évaluation des ressources halieutiques et démersales le long de nos côtes « ALDEM 2024 », le ministre a annoncé « la recherche de nouvelles zones de pêche dans les plus brefs délais ». En effet, la sardine est depuis plusieurs mois inaccessible aux petites et moyennes bourses, avec un prix frôlant les 1.400 dinars le kilo sur l’ensemble des marchés du pays. Par ailleurs, Badani a fait savoir que la campagne « ALDEM 2024 » est programmée pour une durée d’un mois, du 13 août au 13 septembre, avec treize scientifiques du Centre National de Recherche et de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (CNRDPA)qui y prennent part. Parmi les objectifs assignés à cette campagne, il y a l’estimation des indices d’abondance et de biomasse, ainsi que les structures démographiques des différents stocks démersaux, exploités par les professionnels de la pêche chalutière, dans le but de les comparer aux résultats de la série historique des campagnes précédentes, depuis 2012. Elle vise aussi à observer l’état et la tendance de l’évolution interannuelle des principaux stocks démersaux exploités. Selon un communiqué de presse du département de Badani, le protocole de travail suivi est celui du MEDITS (Mediterranean International Bottom Trawl Survey), adopté par l’ensemble des pays méditerranéens.Il s’agit d’un protocole standardisé qui prend en compte la localisation des stations d’échantillonnage, la saison, l’engin de capture (chalut de fond), la durée de pêche, les observations biologiques, et différents formats de fichiers informatiques, pour différents types de données collectées. De ce fait, 80 traits de pêche seront réalisés, englobant toutes les strates de profondeurs comprises entre 20 et 800 mètres, sur toute la côte algérienne, d’El Kala à Ghazaouet. « Plus de 40 espèces cibles seront mesurées, avec une attention particulière pour les espèces à forte valeur commerciale telles que le merlu, les rougets et les crevettes, où différents paramètres biologiques seront relevés pour chaque individu (taille, poids, sexe, stade de maturité et otolithe) », souligne la même source. Et d’ajouter : « Cette campagne nous permettra d’actualiser les inventaires sur la biodiversité marine algérienne, de collecter les données hydrologiques telles que la température et la salinité de surface et de profondeur, ainsi que la chlorophylle. Les macro-déchets seront également estimés qualitativement et quantitativement ».
Samir Rabah
Partager :