Les élus de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sétif peinent à trouver une solution pour la gestion des ordures ménagères, confiée depuis plusieurs années à l’ECOSET (Etablissement public de gestion des centres d’enfouissement technique de Sétif), qui a failli à sa mission depuis quelques mois. Les ordures s’accumulent dans les quatre coins du secteur sous sa responsabilité, entraînant une véritable anarchie. Bien que l’APC du chef-lieu de wilaya paie cette prestation rubis sur l’ongle, le service fourni est largement critiqué par les citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. De son côté, l’APC, qui a délégué la gestion d’une partie de la ville à l’ECOSET, se trouve, selon certaines indiscrétions, entre le marteau des citoyens qui protestent chaque jour contre l’accumulation des ordures devant leurs cités et l’enclume des près d’un millier d’emplois à préserver au sein de l’ECOSET. Une situation difficile qui nécessite une résolution rapide. Cet établissement doit mettre les bouchées doubles pour atteindre ses objectifs, d’autant plus que la ville de Sétif est la vitrine de la wilaya. Il est également essentiel qu’elle collabore étroitement avec l’APC pour sensibiliser davantage les citoyens à la nécessité de s’impliquer activement dans l’amélioration du service. Cela passe par le respect des horaires de dépôt des ordures et l’adoption du tri sélectif. Certains citoyens estiment que le retour à la verbalisation des contrevenants devrait figurer sur la feuille de route des gestionnaires des déchets, à savoir l’APC et l’ECOSET, tout en mettant un terme à la collecte anarchique des produits recyclables, comme le plastique, afin d’éviter l’ouverture des sacs-poubelles. En effet, les collecteurs en quête de bouteilles en plastique fouillent dans les poubelles, ouvrant les sacs et laissant les ordures se répandre. Contacté par L’Est Républicain, le président de l’APC, Hamza Belayat, n’a pas caché son désarroi face à la gestion catastrophique au sein de la commune de Sétif. « Nous sommes bien conscients des problèmes de gestion qui nous inquiètent au quotidien. Cependant, nous avons temporisé pour donner une chance à la nouvelle direction de l’ECOSET. Bien qu’il s’agisse d’une entreprise publique, nous sommes des élus responsables de la gestion de l’argent public. Chaque année, nous versons pas moins de cinquante milliards à cette entreprise, qui se doit de respecter la convention qui nous lie. Si cela ne s’améliore pas, nous serons contraints de réagir et de reprendre en main la gestion des secteurs confiés à l’ECOSET depuis plusieurs années », nous dira avec amertume le premier magistrat de la ville. Et de renchérir : « Outre le ramassage des ordures qui n’est pas régulier, nous avons également constaté que le balayage n’est pas effectué. Pire encore, les bacs à ordures sont inexistants ou en nombre insuffisant dans plusieurs zones ». Le maire de Sétif n’a pas caché sa déception face à la dégradation du service ces derniers mois. « Nous avons à plusieurs reprises interpellé les responsables de l’entreprise pour qu’ils rectifient le tire, mais aucune amélioration n’a été constatée », a-t-il conclu. Nous avons tenté de joindre le directeur de l’ECOSET pour entendre l’autre son de cloche, sans succès.
Faouzi Senoussaoui
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