Lors de la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire du débarquement de Provence, qui a vu les troupes alliées débarquer dans le sud de la France, le président français Emmanuel Macron a rendu hommage aux soldats des anciennes colonies, en présence de dirigeants africains et en l’absence de ceux de l’Algérie.Parmi les participants aux commémorations, le chef de l’État français a réussi à obtenir la présence du doyen des dirigeants africains, le président du Cameroun Paul Biya, ainsi que celle du Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch. Le vieux dirigeant a d’ailleurs eu l’occasion de prononcer un discours « au nom de l’Afrique ». À l’issue de la rencontre, Emmanuel Macron a décoré cinq anciens tirailleurs sénégalais et deux vétérans marocains, « en signe de reconnaissance pour les sacrifices consentis par les soldats des anciennes colonies françaises », durant la Seconde Guerre mondiale, selon une source diplomatique française. Cet hommage, rendu à titre posthume après le décès de la grande majorité des anciens combattants de l’armée B et de l’armée d’Afrique, avait été précédé par la possibilité donnée à certains vétérans encore en vie de percevoir l’intégralité de leurs pensions tout en restant dans leurs pays d’origine. Ils étaientplus de 250.000 soldats, issus essentiellement des trois pays d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie), à mourir au front en défense de la France contre l’Allemagne nazie.Cependant, lors de cette cérémonie, il manquait un élément crucial : l’Algérie. C’est de cette terre qu’étaient partis des dizaines de milliers de combattants pour appuyer les Alliés dans leur lutte contre le nazisme. Alors que leur pays était occupé par la France, ils avaient accepté de donner leurs vies pour combattre en faveur de la liberté, dans l’espoir de retrouver la leur, une fois la France libérée. Cela ne fut pas le cas et l’Histoire a retenu que pour obtenir leur liberté, les Algériens ont dû se battre, dix ans après le débarquement de Provence.Or, lors de ces commémorations du jeudi 15 août, aucune figure ne représentait ces vétérans. Les autorités françaises avaient pourtant invité les responsables algériens à se joindre à eux. « Nous avons effectivement invité les autorités algériennes à cette cérémonie, mais nous n’avons reçu aucune réponse », a confirmé une source diplomatique française. Cette absence est l’une des conséquences directes de la dégradation des relations entre les deux pays, depuis le changement opéré à la fin du mois de juillet dans la position française concernant le dossier du Sahara occidental. L’Algérie a rappelé son ambassadeur et semble désormais vouloir geler toute coopération avec l’Hexagone.Malgré ce refus, les autorités françaises ne perdent pas espoir. « Pour notre part, nous restons déterminés à poursuivre l’approfondissement de notre relation bilatérale avec l’Algérie », a indiqué une source diplomatique aux médias français. Ladite source a également refusé de commenter la colère d’Alger après la nouvelle position de Paris sur le Sahara occidental.
Akli Ouali
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