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Quatrième jour de campagne électorale  : Trois candidats, trois nuances de discours

La campagne électorale en est déjà à son cinquième jour et se déroule pour l’instant dans un bon esprit, où chaque candidat (ou ses représentants) prêche ses idées dans son propre style, face à des citoyens en attente de réponses concrètes à leurs préoccupations légitimes. Chacun choisit ses thèmes de campagne pour marquer sa différence. Le président Tebboune, contrairement à ses deux challengers, bénéficie de l’avantage d’un bilan positif, que les responsables des partis le soutenant mettent en avant. Un argument de poids, d’autant plus légitime qu’il s’appuie sur des données observables et mesurables. Ainsi, Abdelkader Bengrina s’est longuement exprimé, lors d’une de ses sorties sur le terrain, sur la problématique de la dette, rappelant la position audacieuse et patriotique du président Tebboune. « Le président Tebboune a résisté aux pressions et aux injonctions des instances financières internationales suggérant le recours à l’endettement », a rappelé le président du parti El Bina, lors d’un meeting animé hier dimanche à Tébessa. « Cette position de principe a permis à l’Algérie de sauvegarder la souveraineté de sa décision économique », a poursuivi le chef du parti islamiste, évoquant à la tribune les résultats positifs de ce choix, « avec des réserves de change respectables, qui permettent d’envisager l’avenir économique du pays avec sérénité, en prévision du second mandat. »Youcef Aouchiche, pour rester en accord avec la ligne de son parti, fait des droits de l’homme et des libertés démocratiques l’un des principaux axes de son discours de campagne, à travers ses premiers déplacements sur le terrain. « Une démocratie authentique ne peut s’accommoder de restrictions des libertés politiques et médiatiques », martèle le candidat du FFS, qui dénonce ce qu’il qualifie de « remise en cause des libertés acquises durant les vingt dernières années ». En cas d’accès à la magistrature suprême, il promet de revoir en profondeur l’article 87 bis. La question identitaire, gravée dans le marbre du FFS, fait également partie des thématiques d’Aouchiche, qui défend « la généralisation de l’enseignement du tamazight » et plaide pour la mise en place « des moyens humains, financiers et pédagogiques nécessaires à sa promotion, afin d’en faire un élément de cohésion nationale et non de division, comme le perçoivent certaines parties enfermées dans des schémas identitaires éculés et étriqués. »Quant à Abdelaali Hassani Chérif, avec un discours ancré dans l’actualité, il fait de la question palestinienne une préoccupation majeure, particulièrement au moment où Ghaza est le théâtre de massacres quotidiens. Un changement de ton se manifeste également sur la question du Sahara occidental, avec un alignement sur la position officielle de l’Algérie en faveur du principe d’autodétermination. Ce qui n’était pas la position traditionnelle du MSP, qui jusque-là, sans être franchement pro-marocain, ne soutenait pas avec enthousiasme l’approche algérienne. Sous l’initiative « Al Moubadara », Hassani Chérif met l’accent sur la jeunesse et promet de lui ouvrir « des horizons nouveaux, pour lui faire comprendre que son avenir est en Algérie, et non dans la migration clandestine. » L’espoir est le maître-mot du candidat MSP, qui énumère toute une série de mesures qu’il compte prendre en faveur des jeunes pour, dit-il, « en faire les acteurs de l’Algérie de demain. »Ces trois nuances de discours, tout en marquant la diversité des approches, ont le mérite d’empêcher la campagne de tomber dans la monotonie, ce qui est de nature à dynamiser le débat et à enrichir le processus électoral.

H. Khellifi

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