En tant que chef-lieu de wilaya et compte tenu de son extension urbanistique, la ville d’Oum El Bouaghi devrait servir d’exemple en matière d’environnement et de cadre de vie. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Elle croule sous les ordures, notamment dans les zones périphériques et la vieille-ville. Ces déchets, dégageant des odeurs nauséabondes à longueur de journée, transforment ces espaces en lieux privilégiés pour toutes sortes d’animaux errants. Cette situation résulte d’une prise en charge sélective de certaines artères, principalement celles donnant pignon sur rue (boulevard Houari Boumediene, siège de la wilaya, siège de la municipalité, avenue de l’ALN), au détriment d’autres quartiers. La marginalisation totale de l’ancienne ville, notamment en matière d’aménagement et d’entretien, reflète le bricolage et l’approche « tape à l’œil » des services concernés (municipalité et autres). Un exemple flagrant de cette gestion à deux vitesses est celui de l’ex-boulevard ouest, dénommé Malki Harkati. Les services de la municipalité se sont soudainement rappelés, comme par miracle, de la nécessité de revêtir le carrefour faisant face au domicile du défunt moudjahid Abdelaali Kalli récemment décédé, lorsque le chef de l’exécutif allait y passer pour présenter ses condoléances à la famille. Ce carrefour, comme d’autres quartiers de l’ancienne ville, était pourtant délaissé depuis des années. Il importe de rappeler que la cité Malki Harkati, totalement marginalisée depuis des décennies, n’a bénéficié ni d’amélioration urbaine, ni d’éclairage public adéquat. Le manque de luminosité contraint les habitants à se cloîtrer chez eux très tôt par crainte d’agressions. D’autres cités vivent également dans l’obscurité, leurs ampoules d’éclairage grillées depuis des mois n’ayant pas été remplacées. Des travaux de revêtement des chaussées ont été entrepris sur la route menant vers la wilaya, mais n’ont pas concerné d’autres voies tout aussi nécessiteuses. Un exemple frappant est le nid-de-poule faisant face à l’hôtel Sindbad, qui existe depuis plus d’une dizaine d’années, causant non seulement des désagréments aux automobilistes mais constitue également un milieu propice à la prolifération de toutes sortes d’insectes. Face à ces constats, une question s’impose : jusqu’à quand vont perdurer ces actions de bricolage et ce « deux poids deux mesures » pour les différents quartiers d’une même ville, qui plus est un chef-lieu de wilaya ?
K. M.
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