Il y a un fait surprenant et qui doit nous donner à réfléchir, au sujet de certains intellectuels algériens installés en France, qui se distinguent par leur subjugation devant la culture et la civilisation françaises, souvent jusqu’à l’aliénation totale, au point d’assimiler Bernard-Henri Levy, que l’historien Pierre Vidal-Naquet avait classé comme un « médiocre candidat au baccalauréat », à une « lumière ». Mohamed Sifaoui et Kamel Daoud font partie de cette catégorie. « J’ai souvent été très critique à l’endroit des représentants du monde intellectuel français — et notamment à l’égard des penseurs de gauche — sur leur incapacité à voir les dangers de l’islam politique. De l’islamisme, comme on l’appelle. N’empêche. Si je devais témoigner de l’engagement d’un seul homme, d’un seul journaliste, d’un seul écrivain, d’un seul philosophe, bref d’un intellectuel, contre ce fléau obscurantiste, et je devais livrer un seul nom, ce serait celui de Bernard Henri Lévy qui me viendrait à l’esprit », avait témoigné un jour Mohamed Sifaoui. Celui-ci, dès son installation en France avait montré qu’il connaissait les codes d’entrée à certains médias et maisons d’édition ! En ce qui concerne Kamel Daoud, le processus d’assimilation qu’il a suivi parait plus « sophistiqué », au point de pousser Ahmed Bensaâda à lui consacrer une tribune, intitulée « Kamel Daoud vomit sur son peuple ». « Alors qu’il se vantait d’être un journaliste qui vit en Algérie, Daoud a obtenu la naturalisation française en 2020, sans jamais avoir résidé en France », lit-on d’emblée. « Tant qu’on déteste la France, on déteste une partie de soi-même, une partie du reste du monde », dixit Kamel Daoud. « Un cri d’amour envers la France et son Président qui ont fait de lui un “vrai” être humain, qui lui ont permis de s’extirper de cette “populace” qui fût la sienne et qu’il peut, finalement, toiser de l’autre rive de la Mare nostrum, brandissant un énorme doigt accusateur », commente Ahmed Bensaâda. « Alors que l’Occident, c’est tout ce que nous avons pour le moment, c’est notre seul lieu de salut, le refuge de notre humanité imparfaite. Alors si cet Occident se met à genoux, où irons-nous ? Est-ce que l’Occident est une utopie ? Bien sûr que non, il suffit de sortir, de se promener dans la rue, pour s’en rendre compte. L’Occident est quelque chose de précaire, de fragile, qu’il faut défendre. Je n’accepterai pas que des pays comme la France cèdent sur la République. J’ai une trop haute idée de la France pour la voir ramper sans frémir », écrit Kamel Daoud. « Après son inexorable mue et son extirpation de sa peau d’indigène, le “pauvre” néo-colonisé a peur de voir disparaître son nirvana et de se retrouver défroqué, nu comme un ver devant l’éternité », lui rétorque Ahmed Bensaâda. Celui-ci reproche également au journaliste de s’être rangé sciemment du côté des détracteurs d’Imane Khelif. Au lieu de défendre bec et ongles la féminité de sa compatriote, Kamel Daoud introduit, en toute connaissance des conséquences, l’idéologie woke, la transsexualité, le LGBTisme, juste pour taper encore une fois sur son pays : « C’est donc paradoxalement par le biais d’un pays homophobe (l’Algérie) sur le plan juridique et culturel que la fachosphère internationale voit en Imane Khelif le symbole de l’invasion du wokisme ». Ahmed Bensaâda riposte : « Imane Khelif est née femme, elle a grandi femme, elle s’est entraînée femme et elle a boxé femme ! Imane Khelif est une femme, point barre ! D’ailleurs, c’est ce qui a été clamé par tout un peuple ! Et qui est sorti dans les rues pour fêter sa victoire ! Sauf, bien sûr, Kamel Daoud dont la marque de fabrique est de chercher toute microscopique anfractuosité pour bien introduire sa lame et planter son couteau dans le dos de son pays ».
Mohamed M.
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