Le wali d’Annaba a accordé toute l’importance nécessaire à la commémoration de la double date du 20 août, Journée nationale du Moudjahid. Cette journée historique fait référence à deux événements marquants de la guerre d’indépendance algérienne : le 20 août 1955, jour de l’offensive menée dans l’Est algérien par le chahid Zighoud Youcef, et le 20 août 1956, date du Congrès de la Soummam, où le territoire national fut divisé en wilayas combattantes. Les festivités ont débuté à la gare routière Mohamed Mounib Sandid, située le long de la route nationale 44, en présence du président de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) d’Annaba, des responsables des services de sécurité, des élus des deux chambres du Parlement, des membres de la famille révolutionnaire et de la société civile. Sur place, le directeur des Travaux publics a présenté le projet d’agrandissement de la gare polyvalente, qui accueille les autobus et les taxis inter-wilayas, ainsi que sa future jonction avec le chef-lieu de la wilaya. La deuxième étape des commémorations s’est déroulée dans la ville de Chetaïbi, où la délégation a assisté à une cérémonie de dépôt de couronne au cimetière des chouhada, à la lecture de la Fatiha par Cheikh Gana, l’imam de la wilaya, et à la levée de l’emblème national au son de l’hymne national. Des moments d’émotion ont été partagés par le wali et ses accompagnateurs lors de la visite des domiciles d’anciens combattants de la Guerre de libération nationale, où ils se sont enquis de leur état de santé. Le moudjahid Mahmoud Ghezaili et la moudjahida Chaoucha Bendaoud ont exprimé une intense joie en constatant qu’ils n’étaient pas oubliés par les autorités. Ces dernières ont écouté attentivement les anecdotes partagées par ces anciens combattants. Le wali a déclaré qu’il est du devoir des générations postérieures à la guerre de connaître les souffrances des moudjahidine et de rendre hommage au sacrifice suprême des chouhada. À Sidi Amar, il a procédé à la pose de la première pierre de deux projets de construction de logements : 200 Logements Promotionnels Aidés (LPA) à El Gantra, et 300 autres dans la même commune. La nuit sanglante des bérets rouges, survenue à la Place d’Armes entre le 19 et le 20 août 1956, n’a pas été oubliée. Cette nuit-là, des parachutistes ont perpétré un véritable massacre dans la vieille ville. Des familles ont été assassinées dans leurs foyers, et toute personne à la peau mate croisée dans la rue était froidement abattue par balles ou poignardée. Même des commerçants qui dormaient dans un dortoir appelé « Hamam El Gaïd » ont été emmenés jusqu’au pont de la tranchée (Gantret El Ahoua) et précipités dans le vide.
Ahmed Chabi
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