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Propos déformés de Tebboune : Une absurde manipulation

Lors de son meeting électoral tenu dimanche à Constantine, Abdelmadjid Tebboune, candidat à sa propre succession, a longuement évoqué la tragédie du peuple palestinien, notamment à Ghaza, où une population de plus de deux millions de personnes est menacée d’extermination et a assuré que l’Algérie n’oubliait pas Ghaza. « Elles (les autorités israéliennes, NDLR) veulent régler le problème en exterminant les Palestiniens. C’est ce qu’on appelle la paix des cimetières. On ne les laissera pas faire, nous sommes présents, on n’abandonnera pas la Palestine », a-t-il affirmé. Une déclaration tout à fait conforme aux principes de solidarité exprimés par la position de l’Algérie depuis l’indépendance. Les chancelleries, les médias internationaux les plus influents de la planète et l’opinion publique internationale ne s’attendaient pas à entendre autre chose. Ce n’était une surprise pour personne, dans la mesure où l’Algérie a continuellement manifesté un soutien indéfectible et inconditionnel à un peuple spolié de ses droits les légitimes. C’était clair et net et Tebboune n’avait rien inventé. Son intervention traduisait les sentiments les plus profonds partagés par les Algériens, mais également par tous les États et les peuples qui ne se sont pas détournés de la légalité. Mais que s’est-il passé pour que ses propos fassent l’objet d’une aussi grotesque et odieuse déformation ? Est-ce parce que le candidat indépendant a indiqué que l’armée était prête que les réseaux sociaux se sont enflammés ? Si certaines parties sont à l’affut, attendant la moindre occasion pour dénigrer tout ce qui est algérien, ce n’est pas ça qui inquiète ou qui devrait inspirer une riposte. Ce qui est intrigant par contre, c’est lorsque des médias qui prétendent au titre de faiseurs d’opinions s’adonnent à une manipulation d’une absurdité extrême, extirpant et détachant les propos de Tebboune de leur « environnement » contextuel. C’est le cas du magazine français Marianne. « En pleine campagne électorale, le président sortant Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à envoyer l’armée algérienne à Ghaza pour combattre les Israéliens. Une déclaration peu sérieuse, mais populiste », a écrit cette publication, qui a par la suite évoqué la guerre de 1973 contre Israël, à laquelle l’Algérie avait pris part, en faisant une lecture erronée de l’histoire. À l’inverse de ce qu’a avancé Marianne, la guerre de 1973 n’a pas été une « défaite humiliante », mais une victoire qui provoqua un grand séisme dans la classe dirigeante israélienne et fût suivie par le « choc pétrolier ». « Plus de cinquante ans après, le président candidat à sa réélection Abdelmadjid Tebboune a décidé de renouer avec les affects belliqueux. Lors d’un meeting électoral, dimanche 18 août, il a affirmé à la tribune attendre de l’Égypte l’ouverture de sa frontière, afin de pouvoir intervenir militairement contre Israël dans la bande de Ghaza », a écrit Marianne. Une véritable machination montée de toutes pièces que même les médias à Tel-Aviv n’ont pas cru utile de commenter ! Tout le monde sait que le candidat indépendant a fait allusion à l’armée par ce que c’est la seule institution qui soit apte, en termes de moyens, à mettre en œuvre les propos d’Abdelmadjid Tebboune, dont le sens semble bien « faire référence à une aide humanitaire et rien d’autre », comme l’ont relevé de nombreux médias étrangers. En effet, il a assuré que « l’armée était prête, pour peu qu’on ouvre les frontières et permette aux camions d’entrer, on va construire en vingt jours trois hôpitaux, on enverra des centaines de médecins et on va aider à reconstruire ce qui a été détruit par les sionistes ». C’est même la version retenue par la quasi-totalité des médias internationaux.

Mohamed Mebarki

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