Treize personnes qui se dirigeaient vers les côtes italiennes à bord d’une embarcation de fabrication artisanale ont été interceptées par les gardes-côtes au large du rivage de Sidi Salem. Après interrogatoire, le procureur de la République près le tribunal d’El Hadjar a déféré quatre présumés passeurs, accusés de trafic d’êtres humains, devant un juge d’instruction. Le reste de l’équipage a été placé sous contrôle judiciaire. Le jugement des présumés passeurs aura lieu le dimanche 25 août. Ces candidats à la traversée vers l’île italienne de Sardaigne sont âgés de 21 à 49 ans. Parmi eux, se trouvaient deux frères originaires de la wilaya de Guelma. Les autres sont issus des wilayas d’Annaba et d’El Tarf. Les harragas avaient pris le départ de la cité de Sidi Salem, qui dépend administrativement de la commune d’El Bouni. Ils ont déclaré aux enquêteurs s’être acquittés de sommes variant entre vingt et trente millions de centimes en contrepartie de leur passage vers l’autre rive de la Méditerranée. Sidi Salem a servi, par le passé, de point de départ privilégié pour les harragas, avant d’être délaissé un certain temps en raison de l’installation de caméras de surveillance face à la plage. Cette zone semble toutefois avoir récemment regagné son attrait pour ce type d’activité. La ville de Sidi Salem, située sur la côte méditerranéenne, est en effet devenue l’une des principales zones de passage pour les migrants clandestins en Algérie. Sa proximité avec les frontières et ses accès maritimes en font une voie privilégiée pour les réseaux de passeurs. Les autorités algériennes mènent régulièrement des opérations de contrôle et de démantèlement des filières de passeurs dans la zone de Sidi Salem. Cependant, le phénomène reste difficile à endiguer complètement en raison de la persistance de certains réseaux et de la situation désespérée de nombreux migrants. De même, les principaux braconniers de corail sont fréquemment originaires de ce quartier populaire.
Ahmed Chabi
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