L’Algérie prend au sérieux la menace que constitue la propagation de la variole du singe, notamment en Afrique. Afin de prévenir l’infiltration de cas de cette maladie infectieuse, dont la dangerosité reste difficile à évaluer pour les scientifiques, les pouvoirs publics ont procédé à la mise en place d’un dispositif de surveillance et d’alerte, au niveau national. C’est le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, qui a été chargé de communiquer à ce sujet. Il a indiqué qu’à l’issue d’une étude de la situation épidémiologique mondiale et régionale et des modes de transmission de la maladie, ses services ont conclu que « le risque demeure faible dans la population générale ». Toutefois, il a tenu à préconiser la vigilance. Parmi les mesures prises, le ministre a évoqué « le renforcement de la surveillance des cas par l’activation du dispositif de veille au niveau des points d’entrée ». Par ailleurs, il a indiqué, en marge d’une journée d’étude sur les antimicrobiens, organisée par le ministère de la Santé, que les mesures sont identiques à celles prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19. « Le programme que nous avons défini il y a des années, pour faire face à la Covid-19, est le même appliqué pour contrer le virus de la variole du singe », a-t-il déclaré, tout en affirmant que « l’Algérie dispose des moyens nécessaires pour combattre tout virus ». Les services du ministère de la Santé sont en effet disposés à effectuer « des contrôles sanitaires sur l’ensemble des voyageurs, en provenance de l’ensemble des pays à travers le monde », grâce à l’apport de « caméras thermiques » et d’appareils d’imagerie « qui capturent des rayons infrarouges », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « les médicaments nécessaires au traitement sont disponibles », et que « des hôpitaux de référence pour la prise en charge de cas potentiels sont déjà mis en place ». Il est à rappeler que pendant des décennies, la maladie est restée circonscrite à une dizaine de pays africains et on lui attribuait une mortalité très floue, comprise entre 1 % et 10 %. « Cette incertitude s’est encore accentuée en 2022, quand la maladie a gagné le reste du monde. Dans les nouveaux pays, notamment occidentaux, où le MPOX a circulé, la mortalité s’est avérée très faible : quelque 0,2 % ». Il convient de signaler que le Gabon a récemment confirmé son premier cas de MPOX, marquant ainsi l’entrée du pays dans la liste des nations touchées par cette résurgence inquiétante du virus en Afrique centrale. La recrudescence de celui-ci en Afrique a conduit l’OMS à déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale » à la mi-août, le niveau d’alerte le plus élevé de l’organisation. Le virus, particulièrement actif en République Démocratique du Congo (RDC), touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, pays d’où provient le patient détecté au Gabon.
Mohamed M.
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