Dans le cadre du développement des projets d’aquaculture et de pisciculture dans la wilaya d’Annaba, la direction de la Pêche et des Ressources halieutiques a créé une classe de formation professionnelle à l’intention des femmes rurales. Cette initiative vise à créer davantage de zones de pêche continentale à l’intérieur des terres et des territoires agricoles d’Annaba. Les femmes rurales dirigent de plus en plus souvent leurs propres entreprises. Pourtant, leurs apports socio-économiques et leur potentiel de création d’entreprises demeurent largement méconnus et inexploités. Elles sont concentrées dans des activités de très petite taille, de faible productivité et de faible rendement dans l’économie. Cette situation souligne l’importance de leur offrir des opportunités de formation et de développement professionnel. D’où la pertinence de ce programme de formation, notamment au vu du franc succès qu’enregistre la production de miel et le secteur de l’apiculture, grâce au concours des femmes rurales et aux programmes de financement des ministères de l’Agriculture et du Développement rural ainsi que de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ces réussites dans l’apiculture démontrent le potentiel inexploité des femmes rurales dans d’autres secteurs comme l’aquaculture. Voilà près d’une décennie que la direction de la Pêche attribue des ressources pour développer des projets d’aquaculture et de pêche continentale. Le programme d’aquaculture vise à garantir un taux de production piscicole annuelle plus ou moins fixe. Il permettra aussi de créer un équilibre avec la pêche traditionnelle. Cet équilibre aidera à modérer le niveau de la production de poissons dans les ports de pêche. L’objectif est de sauvegarder et de renforcer le rythme auquel la faune maritime se renouvelle, préservant ainsi les ressources naturelles de la région. Dans ce même esprit, l’un des objectifs de l’aquaculture est de préserver et de contribuer à la reproduction des espèces de poissons du bassin méditerranéen, notamment la sardine, qui est le poisson le plus consommé en Algérie. Cette approche vise non seulement à répondre à la demande locale, mais aussi à assurer la durabilité des stocks de poissons pour les générations futures. À ce jour, la wilaya d’Annaba accuse un retard important dans ce secteur par rapport au reste des régions du pays. Des wilayas comme Béchar, Aïn Témouchent, Sétif ou encore Tizi Ouzou produisent des dizaines de milliers de tonnes de carpes annuellement et en sont déjà au stade de l’exportation. Cette disparité régionale souligne l’urgence de développer le secteur de l’aquaculture à Annaba, non seulement pour rattraper ce retard, mais aussi pour exploiter pleinement le potentiel économique et écologique de la région.
Soufiane Sadouki
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