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Agriculture à El-Hadjar (Annaba) : Des terres fertiles à l’abandon ?

L’exemple le plus frappant de l’abandon des agriculteurs vis-à-vis de leurs terrains et du travail de la terre s’illustre dans la cité « Riyahi ». Anciennement appelée « Dallez », du nom du colon propriétaire de ces terres pendant l’occupation française, elle a été rebaptisée après l’Indépendance en l’honneur du chahid Mohamed Riyahi. Les habitants de cette région d’Annaba, située à quelques kilomètres de la commune d’El-Hadjar et dont la majorité sont des propriétaires terriens, ont délaissé la production agricole au profit des zones industrielles alentour. Les rares agriculteurs qui restent ont orienté leurs exploitations vers la production personnelle pour subvenir à leurs besoins, créant ainsi des exploitations familiales à petite échelle. D’après les habitants et les constats sur place, le barrage de Bounamoussa ne manque pas de couvrir ces territoires d’un vaste réseau d’eau potable, plus que suffisant pour assurer l’irrigation des plantations. Cependant, tout reste à faire pour créer un réseau d’irrigation efficace dans la zone, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ce qui fait défaut au lancement de la culture agricole dans cette zone, c’est l’absence de spécialistes en nouvelles technologies agricoles, en plus du manque d’experts en méthodes traditionnelles. On en arrive à se demander où vont chaque année les dizaines de diplômés en agriculture du centre de formation professionnelle d’El-Hadjar et ce qu’ils font de leur formation et de leurs diplômes. Il est important de noter que les diplômés en agriculture bénéficient de plusieurs avantages et facilités de la part du crédit agricole pour relancer l’agriculture dans les régions de l’est. Le fait est que ces terres fertiles ne demandent qu’à être travaillées pour produire en abondance. Cependant, la perspective des prêts de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) et d’autres avantages d’une carrière moins prenante et plus lucrative semblent détourner les jeunes agriculteurs et diplômés d’un des piliers de l’économie de l’est du pays. Cette situation menace la sécurité alimentaire et l’autonomie agricole de la région, soulignant l’urgence de mettre en place des mesures incitatives pour encourager le retour à la terre.

Soufiane Sadouki

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