L’ancienne brigade de gendarmerie et l’ex-SAS (Section Administrative Spécialisée, NDLR) d’Oued Cheham, dans la wilaya de Guelma, constituent de véritables « plaies » urbanistiques, d’autant plus qu’elles sont situées au cœur de la bourgade, ternissant l’image environnementale de cette dernière. Abandonnée il y a plus d’une décennie suite à une fausse alerte de séisme au motif qu’elle courait un risque d’effondrement, la bâtisse de l’ancienne brigade de Gendarmerie, avec ses dépendances, a été dépouillée de tout ce qui était susceptible de lui permettre de garder un aspect acceptable : portes, fenêtres, barreaux, tuiles, poutres et chevrons. Ses occupants ayant été relogés dans un immeuble relevant des biens immobiliers de la commune, elle devait faire l’objet d’un transfert de biens au profit de la municipalité pour être aménagée en siège de l’Assemblée Populaire Communale (APC). Cependant, le projet de réhabilitation est au point mort. Deux tentatives de démolition ont échoué, l’enveloppe budgétaire allouée s’étant révélée insuffisante malgré des révisions à la hausse. Conséquence déplorable, le bâtiment délabré sert désormais de toilettes publiques de fortune pour les visiteurs et commerçants des environs, avec tout ce que cela suppose de répercussions environnementales désagréables. Le cas de l’ex-SAS, une cité datant de l’époque coloniale, présente une autre problématique. Partiellement démolie, elle abrite encore cinq à six foyers. Le problème réside dans le fait que ces occupants appartiennent à la deuxième génération, alors que la commission chargée du recensement des foyers légaux pour une opération de relogement n’en avait pas tenu compte. L’affaire demeure toujours en suspens et les familles, laissées pour compte, attendent désespérément d’être relogées. Ces deux cas illustrent un manque flagrant d’attention de la part des autorités municipales, suscitant l’incompréhension et la frustration des jeunes générations qui y voient une négligence criante de leurs élus. Malgré les appels répétés des associations locales, ces problèmes persistent sans solution apparente. Il est regrettable que cette situation n’ait pas été portée à l’attention de la première responsable de la wilaya lors de sa visite du 20 août 2024, à l’occasion de la Journée nationale du Moudjahid. Alors qu’elle inaugurait ou lançait des projets sociaux dans une autre cité, ces deux points noirs urbanistiques auraient mérité d’être abordés.
Hamid Fraga
Partager :