Après plus d’une année d’attente, l’Algérie est finalement « autorisée » à intégrer la banque de développement des BRICS, ce bloc de pays émergents qui se veut un contrepoids à l’OTAN. L’annonce a été faite hier samedi, par Dilma Roussef, présidente de la banque. Selon différentes agences internationales, cette décision intervient une année après l’échec de l’Algérie à intégrer les BRICS, constitués à l’époque du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud. À l’époque, les cinq chefs d’État, réunis en Afrique du Sud, avaient autorisé des pays comme l’Égypte, l’Arabie-Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Argentine, à rejoindre ce club qui a pour volonté de créer une alternative au bloc de l’OTAN, emmené par les États-Unis et l’Occident. Les pays concernés n’avaient pas motivé le motif de leur refus, ce qui a déçu les autorités algériennes. « Le dossier est clos et la page est tournée », a simplement commenté le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, plusieurs mois après. À la même occasion, il avait exprimé le souhait de l’Algérie d’intégrer la banque des BRICS, parce que celle-ci « permettra à l’Algérie d’éviter de tomber sous la contrainte de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International, qui compromettent la souveraineté des pays qui se trouvent dans l’obligation de les solliciter ».En avril dernier, le ministre des Finances, Laziz Fiad, indiquait que le processus d’adhésion de l’Algérie à la banque des BRICS était « dans sa phase finale ». Auparavant, l’Algérie avait déjà versé une contribution d’une valeur de 1,5 milliard de dollars pour faire partie de la Banque des pays du Sud, qui compte pour l’instant un capital de plus de cinquante milliards de dollars. Un versement qui avait pour but de peser au sein de l’institution bancaire. En plus de l’adhésion à la banque des BRICS, intégrer ce groupe de pays exige des critères qui n’ont jamais été clairement stipulés. Parce qu’en plus d’être une économie émergente, le poids géopolitique du pays semble compter énormément. Ainsi, l’Éthiopie est par exemple loin d’être une économie émergente, mais malgré ses problèmes sociaux énormes et une pauvreté endémique, le pays a été accepté dans le club fermé des pays à la croissance économique impressionnante. Il en est de même de l’Égypte, qui vit une situation économique délicate. Le choix de ces deux États répond donc beaucoup plus à un critère d’équilibre géopolitique : Addis-Abeba est en conflit ouvert avec Le Caire, depuis que la première a décidé de construire le barrage de la renaissance pour capter les eaux du Nil, un fleuve indispensable à la vie en Égypte. Tout comme le choix des Émirats arabes unis est également un contrepoids à l’intégration de l’Arabie saoudite. En revanche, l’intégration de l’Argentine s’est avérée être une mauvaise option. Javier Milei, nouveau président argentin issu de l’extrême droite, a décidé de ne pas faire partie des BRICS, estimant que cette décision était « inopportune », dans une lettre adressée à ses membres fondateurs.
Akli Ouali
Partager :