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Alphabétisation à Batna : Les femmes, une volonté de fer !

La wilaya de Batna fait face à un défi de taille en matière d’éducation, avec plus de 100.000 personnes considérées comme analphabètes, incapables de lire ou d’écrire. Ce chiffre alarmant, issu de statistiques récentes, met en lumière une problématique sociale profonde qui touche particulièrement les femmes de la région. En 2024, l’annexe de l’Office National d’Alphabétisation et d’Enseignement pour Adultes (ONAEA) de Batna a pris en charge 11.000 personnes dans le cadre de ses programmes d’alphabétisation. Fait marquant, la majorité de ces apprenants sont des femmes, démontrant une détermination remarquable à surmonter les obstacles de l’illettrisme. Cette volonté de fer témoigne d’un désir ardent de s’émanciper et de s’intégrer pleinement dans la société moderne. Les analyses menées dans les Aurès et à travers le pays révèlent que les filles sont particulièrement vulnérables face à l’analphabétisme. Cette situation s’explique en grande partie par le poids des traditions et des mentalités encore prégnantes en milieu rural et dans les zones montagneuses. Dans ces régions, le rôle de la femme reste souvent confiné aux tâches ménagères, à l’assistance aux travaux agricoles et à la préparation à la maternité dès le plus jeune âge. Le phénomène ne se limite pas aux zones rurales. Même en milieu urbain, certains parents persistent à refuser l’éducation à leurs filles. D’autres choisissent de les retirer de l’école dès la puberté, sacrifiant ainsi des talents potentiels qui pourraient devenir médecins, ingénieurs ou cadres de valeur au service de la communauté. La situation est également préoccupante dans le secteur agricole, où de nombreux enfants sont mobilisés pour aider leurs parents dans les travaux des champs, de l’élevage ou de l’arboriculture, au détriment de leur scolarité. Un des aspects les plus problématiques reste l’insuffisance des contrôles de la part des services compétents concernant l’obligation de scolarisation. Malgré l’existence de mécanismes légaux visant à garantir l’éducation obligatoire pour tous les enfants, leur application sur le terrain demeure lacunaire.

N. B.

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