La marginalisation de l’ancienne ville d’Oum El Bouaghi en matière d’amélioration urbaine et d’embellissement s’étend désormais à des infrastructures emblématiques faisant partie de la mémoire collective. L’exemple le plus frappant de cette négligence est l’ancienne école de filles (El Khansa), située sur la rue du 1er novembre, en plein cœur de l’ex-centre-ville. Cette institution éducative, qui a vu défiler des générations d’élèves, demeure totalement délaissée. Malgré son emplacement stratégique et son importance historique, l’école présente un aspect déplorable : murs fissurés, peinture inexistante, donnant une image peu flatteuse de ce joyau architectural datant de l’époque coloniale. Après la promotion d’Oum El Bouaghi au rang de chef-lieu de wilaya, cette école était particulièrement prisée, accueillant les enfants des hauts responsables locaux tels que le wali, le chef de daïra et divers directeurs. À cette époque, elle bénéficiait régulièrement d’opérations d’aménagement et d’embellissement, lui conférant un aspect rénové à chaque rentrée scolaire. De plus, l’établissement a longtemps servi de centre de vote important lors des différentes élections. Aujourd’hui, ce bâtiment, témoin de l’histoire de l’ex-Canrobert devenue chef-lieu de wilaya comptant désormais plus de 100.000 habitants, est abandonné à son sort par la municipalité. Plus inquiétant encore, même les parents d’élèves semblent indifférents à cette situation alarmante, qui pourrait conduire à des incidents graves comme l’effondrement de murs. Cette négligence s’inscrit dans un contexte plus large de délaissement du patrimoine architectural de la ville. D’autres bâtiments historiques, tels que la moitié de l’ancienne salle des fêtes et l’ex-marché de la gare, subissent le même sort. N’est-il pas temps pour la municipalité du chef-lieu de wilaya de prendre des mesures concrètes pour réhabiliter ces édifices historiques ?
K. M.
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