Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, semble vouloir changer de stratégie pour la régulation des prix des viandes blanches et rouges, qui connaissent une fluctuation constante. Désormais, il privilégie la production, via des structures publiques, d’une partie des besoins nationaux de ces produits très demandés, notamment à l’approche des fêtes religieuses et du mois de ramadan. Dans un communiqué, le ministère a détaillé cette nouvelle politique. Celle-ci consiste, peut-on lire, à mettre à disposition des groupes ALVIAR (Algérienne des viandes rouges) et ONAB (Office Nationale de l’Alimentation du Bétail) des structures d’élevage de volailles et de bétail appartenant aux unités de production agricole de la DCAS (Entreprise de développement des Cultures Agricoles Stratégiques), afin de constituer un stock stratégique pour approvisionner le marché national durant les mois du ramadan et de l’Aïd El Kebir. L’objectif est de produire « au moins 10.000 tonnes de viande blanche et 50.000 têtes de bétail ». L’ONAB assurera l’approvisionnement de ces unités en poussins et en aliments pour le bétail. « Nous disposons d’une série d’infrastructures non utilisées, d’anciennes fermes pilotes, qui peuvent être rentabilisées de façon optimale pour accroître la production nationale, ce qui nous permettra de constituer des stocks conséquents de viandes rouges et blanches pour répondre à la demande accrue », souligne le ministère dans son communiqué. Une autre structure dépendant du ministère de l’Agriculture, la CNMA (Caisse Nationale de Mutualité Agricole), sera chargée d’assurer la couverture des risques liés à l’élevage. Pour rappel, les prix de la viande blanche ont connu une très forte augmentation ces derniers jours, le poulet étant vendu à 500 dinars le kilo. La viande rouge locale a frôlé quant à elle, voire dépassé, le seuil des 3.000 dinars le kilo, dans certaines régions. Pour stopper cette flambée, le gouvernement a eu recours à l’importation de poulet congelé brésilien, vendu à 295 DA/kg. Cependant, le prix sur le marché n’a pas baissé. Il est à noter également que l’État a importé des moutons de Roumanie et de la viande bovine d’Espagne et du Brésil pour faire baisser les prix, fixés respectivement à 1.850 DA/kg pour la viande ovine roumaine et à 1.200 DA/kg pour la viande bovine importée.
Samir Rabah
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