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La bataille d’Alger

C’est l’ultime bataille que se livreront aujourd’hui les trois candidats à l’élection présidentielle avant le silence électoral, ce soir à minuit. C’est donc la dernière journée et la dernière tentative des trois prétendants à la magistrature suprême pour convaincre les Algériens de voter pour eux. Comme le veut la tradition, ils vont croiser les mots à distance dans la capitale, dans ce qui s’apparente à une « bataille d’Alger » version politique. Abdelmadjid Tebboune, Hassani Chérif et Youcef Aouchiche vont en effet animer leurs derniers meetings, respectivement à la Coupole du complexe olympique, à la salle Harcha Hassan, et à la salle Atlas. Ces choix semblent revêtir une charge symbolique pour les trois candidats. À commencer par le président sortant, qui maintient une tradition bien ancrée, pour qui la Coupole du complexe olympique constitue le summum de la mobilisation, avec sa grande capacité d’accueil. Le candidat islamiste du MSP a opté pour la salle Harcha Hassan, espérant frapper un grand coup dans cette enceinte mythique, qui a abrité de grands événements du pays. Hassani Chérif pourra sans doute compter sur le sens de l’organisation de son parti pour remplir gradins et travées, avec des milliers de militants et de sympathisants qui viendront exprimer haut et fort leur « Moubayaâ ».Pour l’ex-Hamas, le rendez-vous se veut être une démonstration de force, même si son candidat est perçu comme étant sans charisme ni popularité. Enfin, le candidat du FFS a jeté son dévolu sur la toute aussi mythique salle Atlas, située à Bab El Oued, pour clore sa campagne électorale. Il faut dire que le parti du défunt Hocine Ait Ahmed entretient une relation très forte avec ce quartier populaire d’Alger, épicentre de protestations sociales et politiques, notamment lors des événements d’octobre 1988.Le slogan « Bab El Oued Echouhada » résonne encore très fort dans les oreilles des militants du FFS, parti qui s’est engagé à perpétuer l’héritage des luttes politiques germées dans ce quartier. Signe de cette relation spéciale entre Bab El Oued et le FFS, le candidat Aouchiche a choisi d’entamer sa campagne là-bas et de l’y achever. Après 21 jours de joutes oratoires, ponctuées par des rencontres de proximité et autres prises de parole aux quatre coins du pays, les trois candidats, qui livrent aujourd’hui leur dernière bataille, vont pouvoir souffler et attendre tranquillement que les urnes livrent leur verdict, samedi prochain.

Par Imane B.

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