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Pénurie d’eau, isolement, insalubrité… : A Ouled Bouhalouf (Mila), on manque de tout !

La zone dombre dOuled Bouhalouf est située au sud-ouest de la commune de Mila. A vocation agricole, elle est formée de deux principaux groupements dhabitations distantes de plus dun kilomètre lun de lautre. Lun des deux ilots de maisons est perché sur un flanc montagneux, au sud du contournement-ouest du chef-lieu communal, et connu par le nom dOuled Bouhalouf El Oulya. Le second est niché dans la plaine et dénommé Ouled Bouhalouf Essoufla. Ce dernier hameau, constitué dune trentaine dhabitations à caractère rural, manque pratiquement de toutes les commodités de la vie moderne. Lors dune récente virée effectuée par nos soins sur les lieux, nous avons eu l’étrange impression d’être dans lune de ces bourgades perdues dans les montagnes ; alors que nous étions, en réalité, à moins de cinq kilomètres du centre-ville du chef-lieu de wilaya. En effet, nous avons pu constater de visu les dures conditions de vie auxquelles font face les riverains quotidiennement et mesurer les privations et le sous-développement quils endurent. La route principale qui traverse le hameau du sud au nord, en terre dun bout à lautre, est suffisamment large pour permettre à deux camions de se croiser. Mais elle ne fait passer que les piétons ou les animaux car elle nest reliée à la route carrossable qui passe près de là par aucun accès praticable. Les ruelles qui courent entre les habitations sont également en terre et on voit invariablement des nuages de poussière se lever à chaque pas que font les promeneurs. « En été, cest la poussière comme vous voyez, et par temps pluvieux, cest la gadoue jusquaux chevilles », nous dira lun des citoyens qui nous ont accompagné. Mais labsence daménagement de la mechta nest pas la plus grande des frustrations des riverains. Certes, ils le revendiquent vivement « pour faciliter la circulation des habitants, conduire les animaux dans les pâturages, évacuer les malades, permettre aux potaches de joindre le bus de ramassage scolaire, qui sarrête à lextérieur de l’îlot, dans de meilleures conditions ». Toutefois, ils sont beaucoup plus stressés par le manque endémique deau dans lagglomération. Lun des habitants affirme : « Ouled Bouhalouf Essoufla souffre du manque deau de robinet. On est desservi du barrage de Beni Haroun une fois tous les dix jours et pour de courtes plages horaires ». Un autre renchérit : « Depuis le début de l’été, on a eu de leau au robinet deux ou trois fois seulement ». Nos interlocuteurs nous apprennent que pour parer à cette dure situation, ils sont obligés de recourir à lachat du précieux liquide auprès des camions-citernes des revendeurs qui transitent par la région ; un palliatif qui revient, du reste, très cher pour les ruraux quils sont. « Moi, jachète et leau de table et leau pour mes bêtes. Pour abreuver mes vaches, jen achète à coup de citerne. Et une citerne deau, cest 1.200 ou 1.500 dinars, suivant le volume », nous explique-t-on. Cette pénurie deau, pénalisante pour les humains et les bêtes, a fini par se refléter sur lenvironnement du hameau : le paysage y est affreux, totalement dénudé, aucun point de verdure à perte de vue ! Aussi, les habitants de cette zone dombre revendiquent-ils un brin dattention de la part des autorités municipales pour les sortir de lornière du sous-développement. Le deuxième pâté de maisons de la région, celui appelé Ouled Bouhalouf El Oulya, séparé du premier par de vastes champs de blé et des pâturages, est relativement mieux loti. Composé dune vingtaine de maisons, il a été branché, au début du mois daoût, au réseau d’électricité rurale et est officiellement programmé pour le gaz de ville et laménagement, selon une déclaration faite à notre journal par la directrice de lEnergie, Nihel Ghanam.

K. B.

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